Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 6 au 13 mai
Cette nouvelle édition des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis (du 6 mai au 14 juin) est dédiée à Alain Buffard, auquel Anita Mathieu dédie cet extrait de Rainer Maria Rilke : “Nous devons accepter notre existence aussi loin qu’elle puisse aller : tout, même l’inouï, doit y être possible. C’est là, au fond, le seul courage que l’on exige de nous : être assez courageux pour accueillir ce qui peut venir à notre rencontre de plus étrange, de plus extravagant, de plus inexplicable.” (Lettres à un jeune poète)
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En ouverture, on découvrira le chorégraphe australien Adam Linder qui présente son interprétation de Parade, un ballet de Jean Cocteau réalisé avec Leonide Massine, et Elégie d’Olivier Dubois avec le Ballet national de Marseille (6 et 7 mai). Disséminé dans 12 théâtres de la Seine-Saint-Denis, le festival réunit 26 compagnies venues d’une quinzaine de pays. A venir : Lisbeth Gruwez,j Francesca Foscarini et Yasmeen Godder, Daniel Linehan, Cindy Van Acker, May Zahry, Cristina Rizzo (à ne pas confondre avec son presque homonyme Christian Rizzo…) et un focus Catalogne qui permet de découvrir 4 chorégraphes.
Danse encore à l’Opéra Bastille avec Le Palais de cristal, sur une musique de Georges Bizet, chorégraphié par George Balanchine et Daphnis et Chloé, sur une musique de Maurice Ravel, chorégraphié par Benjamin Millepied dans des décors de Daniel Buren (du 10 mai au 8 juin).
Danse aussi à la Maison de la Culture du Japon avec She (du 7 au 9 mai), un solo de Rihoko Sato, dirigée par Saburo Teshigawara dont elle a rejoint la compagnie en 1996, et qui explore l’improvisation en danse, en lien avec la lumière et le son.
Une pièce un peu queer, nous prévient l’auteur Yoann Thommerel, en guise de présentation de sa pièce, Trafic, présentée au théâtre de la Colline (du 8 mai au 6 juin) dans la mise en scène de Marie-Christine Soma et Daniel Jeanneteau. Deux trentenaires un peu désœuvrés vivent dans un camion toujours stationné devant le même garage. En exergue, cette remarque : “Faut pas croire, vivre en camion, c’est pas juste vivre en camion : c’est subversif.” Autrement dit, selon Marie-Christine Soma : “Yoann Thommerel, avec beaucoup d’humour et une grande tendresse pour ses semi-losers non flamboyants, fragiles et inquiets, immatures pour toujours, nous met face au grand vide de la seule proposition qui nous a été assénée depuis 30 ans : fin de l’Histoire, fin de la politique. Plus de passé, pas d’avenir…”
Christine Tual, auteur et interprète du Regard du nageur, mis en scène par Ludovic Lagarde et Lionel Spycher, sera à Théâtre Ouvert (du 12 au 24 mai). Le Regard du nageur, nous dit-elle, “c’est une traversée du chagrin, littéralement. Une femme, dévastée par une rupture amoureuse, prend la plume et nage à contre-courant pour revenir à la vie. Traversée aux absurdités cruelles, aux déformations visuelles et émotionnelles dues au chagrin, aux anachronismes désespérés et parfois drôles involontairement, aux images compactées. C’est une traversée du chagrin radicalisée par le langage.”
Autres histoires de femmes avec Misterioso – 119 de Koffi Kwahulé, dans la mise en scène de Laurence Renn-Penel (au théâtre de la Tempête, du 9 mai au 8 juin) : cinq femmes détenues pour meurtre, drogue, prostitution ou vol et qui parlent d’amour et de sexe. Une pièce chorale qui se déploie comme “un récitatif aux accents violents et intimes que ponctue une musique lancinante, précise Laurence Renn-Penel, presque obsessionnelle, en écho au célèbre morceau de Thelonious Monk.”
C’est l’immense Serge Merlin qui interprète le rôle-titre du Roi Lear de Shakespeare, mis en scène par Christian Schiaretti (voir l’article de Hugues Le Tanneur dans Les Inrockuptibles n° 961). Pour le metteur en scène, “Lear est un roi tenace à la couronne brisée, régnant coûte que coûte sur un royaume divisé et qui n’est plus le sien ; un corps entièrement vidé de sa substance symbolique. Ce que Lear raconte alors, c’est moins l’errance sentimentale d’un vieillard abandonné que le déclin programmé d’un homme politique mis à la porte de son système, de son époque et de son monde.”
Shakespeare encore, au Carreau du Temple, en association avec le théâtre de la Ville, avec Twelfth Night, La Nuit des rois ou Ce que vous voulez, mis en scène par Bérangère Jannelle (du 12 au 18 mai) : “Je vais mettre en scène une Nouvelle vague. Elle balance entre la nostalgie d’un paradis perdu – la dolce vita, l’enfance – et l’expérimentation de nouveaux langages théâtraux. Au creux de la version scénarisée se dessine une version scénique qui emprunte au montage du cinéma : pour ouvrir avec humour notre champ de vision et nos angles de désir.”
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