Chronique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 22 au 29 octobre.
Stéphanie Cléau signe l’adaptation et la mise en scène du Moral des ménages d’Eric Reinhardt, le monologue d’un homme, chanteur quadragénaire, qui ressasse les souvenirs de son enfance et de sa jeunesse, interprété par Mathieu Amalric. A ses côtés, Anne-Laure Tondu joue tour à tour les figures féminines qui gravitent autour de lui et le dessinateur Blutch nous livre en direct les esquisses de “la tempête qui sévit dans le crâne de Manuel Carsen” (du 22 au 31 octobre au Théâtre de la Bastille).
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Rodrigo Garcia et les paroles du Christ
Nouveau directeur du CDN de Montpellier rebaptisé HTH (Humain trop humain), Rodrigo Garcia y présente son spectacle Golgota Picnic (du 28 au 30 octobre). Une fois n’est pas coutume, c’est la Bible qui inspire cet opus par lequel l’auteur et metteur en scène s’est attiré, depuis sa création, les foudres des extrémistes cathos, de France et de Pologne. Ce qui est cocasse, puisqu’ils n’ont pas vu le spectacle et n’ont pas entendu le pianiste Marino Formenti y interpréter Les Sept Dernières Paroles du Christ sur la croix de Joseph Haydn.
Alors, de quoi parle Golgota Picnic ? Réponse de Rodrigo Garcia dans le dossier de presse : “L’œuvre parle de ma vie. Toutes les œuvres parlent de la vie de quelqu’un. De quoi d’autre parlent-elles ? Ensuite, il faut transformer en fiction sa propre biographie et ce qui est important à cet instant, c’est l’état d’âme de la personne. Parfois, j’ai écrit des pièces beaucoup plus ironiques et drôles, avec un sens de l’humour très noir et très particulier. Dans celle-ci non.” Et pour Marino Formenti : “Si le Christ de Haydn est un homme réel, le Christ de Rodrigo Garcia est certainement sa continuité idéale. Dans le texte critique de Rodrigo, l’incarnation de Jésus, le pas à faire de Dieu à l’homme est à présent définitivement exécuté, peut-être que la transformation mythique annoncée par l’Ancien Testament s’est réalisée, s’est consommée et transmise d’un artiste à l’autre à travers les siècles.”
Nick Cave et la Grande Guerre
C’est sans doute l’une des œuvres liées aux commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale les plus attendues : l’opéra Shell Shock, a Requiem of War, du compositeur Nicholas Lens, est une commande de la Monnaie, à Bruxelles (du 24 octobre au 2 novembre). Le titre Shell Shock (syndrome des tranchées) se réfère aux textes du poète et chanteur australien Nick Cave qui font entendre les protagonistes anonymes de la Grande Guerre. Avec Sidi Larbi Cherkaoui pour la mise en scène et la chorégraphie et Koen Kessels à la direction musicale.
A voir, l’exposition au Lieu Unique de Nantes : Théâtres en utopie – Un parcours d’architectures visionnaires (11 octobre-4 janvier). Un grand et beau récit scénographié qui présente près de 80 projets, allant de l’Antiquité à la Révolution, du XIXe siècle aux avant-gardes expressionnistes, des constructivistes au Bauhaus, jusqu’aux projets récents de Jean Nouvel ou Philippe Starck. A noter aussi, la parution du magnifique catalogue, édité par Actes Sud et réalisé par Yann Rocher.
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