Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 3 au 9 avril.
Au théâtre des Bouffes du Nord du 5 au 23 avril, Olivier Martin-Salvan reprend son hommage à l’obscène père Ubu cher à Alfred Jarry. “Plus encore que le fameux Ubu roi, J’ai été immédiatement saisi par la cruauté qui se dégage d’Ubu sur la butte, cette version raccourcie, brusque, directe m’a totalement enchanté”. Créé en 2015 au festival d’Avignon dans la catégorie spectacles itinérants, cette adaptation très sportive d’Ubu sur la butte réinvente la farce dans l’ambiance électrique d’une équipe de comédiens sapés comme des fans de l’aérobic.
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Alain Platel présente sa dernière création, Nicht Schlafen à la MC2 de Grenoble du 4 au 6 avril. C’est en puisant à l’œuvre de Gustav Mahler que le chorégraphe compose la bande-son de ce spectacle. Faisant écho à la violence des conflits de notre époque, cette fresque témoigne d’un incroyable désordre des corps. Une formidable bataille de chiffonniers ou les danseurs et danseuses osent l’affrontement pour en venir aux mains en s’arrachant leurs vêtements. La vision métaphorique d’un monde où la solitude de chacun s’avère le premier obstacle à dépasser pour tenter d’œuvrer ensemble au bien commun. Cruel et splendide.
Jusqu’au 6 avril au Nouveau Théâtre de Montreuil, Lazare reprend le titre d’un standard de blues avec son spectacle Sombre rivière.
“Je pourrais dire que Sombre rivière, c’est d’innombrables étoiles dans la nuit, qui émettent des signes pour créer des passerelles et pouvoir faire société ensemble à travers des chants. Pas de champs de blé ni de champs de bataille, mais des chants de vie et des chants du monde.”
Son hommage au vivants s’inspire du film de Rainer Werner Fassbinder, L’Allemagne en automne, et de la réaction du réalisateur allemand face à la violence terroriste de la Fraction armée rouge d’Andreas Baader. La vague d’attentats qui ont frappé est à l’origine de ce projet qui mêle théâtre musical et confessions partagées en mettant en scène la troupe formidable des jeunes talents de l’école du Théâtre national de Strasbourg.
A Poitiers s’ouvre au TAP le Festival à corps du 7 au 14 avril. L’occasion de se réjouir de voir ou revoir Gala de Jérôme Bel, un spectacle que le chorégraphe reconstruit à chacune de ses recréations avec un nouveau groupe d’amateurs qu’il initie à la danse. L’émotion inégalée de ces premiers pas sur un plateau est tout simplement bouleversante (les 7 et 8 avril). Avec Danse de nuit, Boris Charmatz bouscule lui aussi les règles du spectacle en investissant des lieux publics qui demeurent secrets jusqu’au jour des représentations (Les 10 et 11 avril).
Fanny de Chaillé s’amuse d’une Gonzo conférence pour questionner la vie des icônes du rock, de Nirvana à Franz Ferdinand. Un hommage au célèbre journaliste Lester Bang qui inventa le genre avec ses critiques déjantées dans les années 70, (les 10 et 11 avril). Avec Blind, c’est le son de la cornemuse d’Erwan Keravec qui donne le tempo de la chorégraphie. La dimension de l’écoute devient notre seul guide pour cette balade musicale à l’aveugle dans des paysages crées par notre imaginaire (Les 10 et 11 avril).
Du 6 au 8 avril, le club Saló du 142 rue Montmartre accueille pour trois nuits d’extravagances un avignonnais de passage à Paris en la personne d’Olivier Py, le directeur du Festival d’Avignon. L’occasion pour lui de chausser ses stilettos pour habiter sa créature chantante, la fameuse Miss Knife le 6 avril. D’inviter la bande des égéries du Cabaret Madame Arthur à partager la scène pour une soirée d’anthologie le 7 avril. Et de nous promettre une dernière nuit envoutante pour la clôture de cette parenthèse parisienne en compagnie d’une chanteuse mystère le 8 avril.
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