Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 16 au 23 octobre
La scatologie étant l’un des premiers moteurs du rire, on ne s’étonne pas que Sophie Perez et Xavier Boussiron aient porté leur dévolu sur Feydeau en adaptant son fameux, On purge bébé, qu’on peut découvrir à Lyon aux Subsistances (du 18 au 20 octobre) avant de devoir attendre l’année 2019 pour les retrouver au Théâtre Nanterre-Amandiers, centre dramatique national (du 13 au 20 avril). Retitrant la classique comédie en un acte d’un très rockn’roll ; Purge, baby, purge, la pièce a tout pour plaire au duo de ces directeurs d’acteurs férus de grands textes si l’on considère que son pitch se résume à une histoire de Toto. L’enfant est constipé et lui faire prendre son laxatif s’avère une catastrophe domestique surtout que cette crispation dans le transit des fèces tombe le jour béni où son père est censé signer un mirifique contrat avec l’armée française portant sur la livraison de pots de chambre réputés incassables. Avec Gilles Gaston-Dreyfus, Sophie Lenoir, Marlène Saldana, Stéphane Roger et Tom Prezier nul doute que cette nouvelle mouture sera la goute d’eau apte à faire déborder le vase de toilette.
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C’est au Quai, centre dramatique national d’Angers et jusqu’au 26 octobre qu’on s’installe Dans la luge d’Arthur Schopenhauer de Yasmina Reza pour découvrir la mise en scène de Frédéric Bélier-Garcia en attendant que la pièce dévale la pente jusqu’à Paris où elle sera à l’affiche de La Scala du 31 octobre au 24 novembre. Coup de cœur de Frédéric Bélier-Garcia, cette luge s’avère taillé dans le bois dont on fait les coups de théâtre… « Yasmina Reza a écrit une « pièce » discontinue, intempestive, dispersée -comme une kermesse théâtrale ouverte à tous les vents- d’une forme foncièrement inédite, écrite tout en nervosité allègre, plutôt qu’en conscience, donc, inconvenante, sans devoir de réserve, blessante ». La réunion de Jérôme Deschamps, André Marcon et Christèle Tual présage du meilleur sans oublier une cerise sur le gâteau en la personne de Yasmina Reza qui retrouve le chemin des planches et renoue avec son premier métier d’actrice pour l’occasion.
Au Centre Pompidou et jusqu’au 5 novembre, on ne rate pas la rétrospective consacrée aux films de Pippo Delbono. De Guerra son premier long métrage sélectionné à la 60e Mostra de Venise en passant par La Paura son film réalisé avec un téléphone portable. A cette occasion l’homme de scène italien propose cinq performances autour de son travail sur le texte, la voix, la musique et le corps ainsi qu’une installation originale titrée La Mente che mente (l’Esprit qui ment). Comme Pippo Delbono à tous les talents on ne manque pas de saluer aussi la parution de son livre de confessions titré Le Don de soi qui s’articule sous la forme de plusieurs scènes de vie enrichies de photos prises par l’artiste.
A Paris, le Théâtre de la Ville fête ses cinquante ans et propose quelques agapes incontournables comme celle de découvrir jusqu’au 20 octobre à l’Espace Pierre Cardin les 36 pièces de Shakespeare jouées en VO et reconditionnées par les performeurs de Force Entertainement au rythme de trois pièces par jour. Une série de spectacles en miniatures qui sont joués sur un plateau aux dimensions d’une table de cuisine. La troupe anglaise s’amuse à faire monter la mayonnaise des intrigues du grand Will avec un humour pince sans rire qui frise le surréalisme et n’est pas sans rappeler les fantaisies chères aux Monty Pyton.
Dans le cadre du festival d’automne à Paris et au Théâtre de la Cité Internationale jusqu’au 20 octobre, Emilie Rousset propose Rencontre avec Pierre Pica. La matière du spectacle provient d’un dialogue enregistré où la metteure en scène prend la place du candide pour interviewer le linguiste Pierre Pica et nous faire entrer par le biais des curiosités de leur langue dans le monde Munduruku… Ces indiens d’Amazonie qui se satisfont de l’approximatif pour quantifier le réel. Emmanuelle Lafon et Manuel Vallade incarnent les rôles du scientifique et de son interlocutrice pour témoigner d’un dialogue surréaliste qui se propose de réfléchir au fait qu’une figure soit plus ou moins carrée et qu’on doive en arriver chez les Munduruku à compter avec les doigts de son interlocuteur quand on a plus assez de doits à ses mains pour le faire. Une version courte titrée Extrait d’une rencontre avec Pierre Pica est présentée à !POC ! à Alfortville le 28 novembre à 20h.
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