Les meilleurs spectacles sur les scènes de l’Hexagone, cette semaine.
La rencontre entre le très rond Jérôme Deschamps et le très long Micha Lescot n’est pas sans rappeler le couple mythique que formaient Stan Laurel et Oliver Hardy. A tous seigneurs tout honneurs avec leur reprise de l’impayable Bouvard et Pécuchet du 21 juin au 11 juillet à l’Espace Cardin. Forcément revu à la sauce des Deschiens, l’humour dévastateur de Gustave Flaubert rutile dans l’avalanche des mots d’auteurs et la profusion des gags purement visuels.
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Un morceau de bravoure qui affronte le public fleur au fusil pour faire de l’absurdité la meilleure arme contre la bêtise. Assumant aussi le rôle du metteur en scène, Jérôme Deschamps résume sa feuille de route : “Redresseurs de torts, convaincus de l’imbécillité de la marche du monde et imbéciles eux-mêmes, ils vont pouvoir grâce à un don du ciel, réaliser le rêve de leur vie. Stéréotypes, clichés, idées toutes faites, préjugés en tout genre, stupidités et idioties, voilà leurs bagages.”
Au Festival de Marseille, on découvre The Sea Within de la chorégraphe flamande Lisbeth Gruwez. Soit dix danseuses qui évoquent pour nous la question de danser l’instant. Un unisson des corps sur une partition sensible de Maarten Van Cauwenberghe qui rythme la pièce comme autant de vagues musicales frissonnantes ( les 19 et 20 juin, théâtre Le Merlan).
S’inspirant de l’époque des pharaons en puisant à la sagesse du Livre des Morts de l’Egypte ancienne dans son solo Pour sortir au jour, Olivier Dubois construit sa pièce comme un travail de mémoire rappelant l’éphémère du temps qui passe. Une traversée d’émotions qui renoue à la manière d’un miroir à facettes avec des extraits dansés de tous les spectacles qui ont constitué le parcours de sa carrière (les 22, 23 et 24 juin au KLAP Maison de la danse).
Avec Phoenix, le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing propose une pièce pour huit danseurs et quelques drones. Questionnant un monde des possibles capable de naitre de l’interaction entre l’humain et ces purs produits par la technologie, sa danse raconte aussi qu’une telle présence mécanique peut s’affirmer comme une menace mortelle en temps de guerre. En se connectant durant la représentation avec des artistes vivant à Gaza, sa pièce s’affranchit des frontières entre Marseille et la Palestine pour réunir les deux territoires à travers la virtualité d’une arche de paix (les 26, 27 et 28 juin, Ballet national de Marseille).
Retour à Paris où dans le cadre de Toutes les danses à La Villette. Le chorégraphe Delavallet Bidiefono nous donne rendez-vous à la Grande Halle les 22 et 23 juin avec Monstres/On ne danse pas pour rien. Un hommage de l’artiste congolais à ces hommes et ces femmes qui s’opposent par l’art aux dictatures en place en Afrique.
Pour sa quatrième édition, Camping se déploie dans tous les studios du Centre national de la danse à Pantin. Une programmation internationale qui permet de retrouver le Québécois Benoît Lachambre pour un parcours de sensations dans une performance de quatre heures titrée Fluid Grounds (Le 20 juin). Avec Dance, if you want to enter my country! le Japonais Michikazu Matsune dénonce les dérives du contrôle des artistes aux frontières (les 21 et 22 juin). Erna Omarsdottir et Johann Johannsson se souviennent avec humour du premier ordinateur importé en Islande en 1964 dans IBM 1401-A User’s Manuel (in memoriam), (les 21 et 22 juin).
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