Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 13 au 19 mars.
Après sa création au Théâtre national de Bretagne, Eric Lacascade présente au théâtre Les Gémeaux à Sceaux sa mise en scène des Bas-Fonds de Maxime Gorki du 17 mars au 2 avril. Une pièce chorale réunissant une quinzaine de comédiens et comédiennes. La mise en perspective d’un monde de la marge qui part en vrille, n’a plus ni but ni désir. Cette quête en apnée d’une forme d’humanité demeurant au cœur de la misère passe par les mots… Mais aussi par un clin d’œil au cirque pour exprimer l’ampleur du désespoir sans tomber dans la fascination du misérabilisme. Eric Lacascade nous offre un final en forme de fête destroy où la bière ne fait pas que d’être bue mais coule à flot sur le plateau. Punk is not dead.
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C’est Marie-José Malis, la metteur en scène et directrice du lieu, qui met en scène la “Pièce d’actualité n°8” à La Commune, le centre dramatique national d’Aubervilliers jusqu’au 26 mars. Avec Institution la pièce s’annonce comme bien plus qu’un simple spectacle. C’est une manière de prendre date de la création en 2016 d’une école de théâtre à Aubervilliers. Une volonté civique et pédagogique de réagir au climat de peur généré par la violence terroriste et de faire lien par le théâtre avec les évènements politiques de la France d’aujourd’hui. Réunissant des jeunes déscolarisés, des femmes esseulées, des étrangers et d’anciens ouvriers, l’Ecole des Actes prône la rencontre entre les artistes et la population d’Aubervilliers. Son premier spectacle s’inspire du texte, Les Institutions républicaines, écrit en 1794 par Saint-Just. Pour Marie-José Malis c’est aussi une façon de rappeler,« l’idée d’une politique basée sur la confiance et l’amitié ».
Vingtième édition du festival Etrange Cargo à La Ménagerie de verre du 14 mars au 9 avril. Une manière de persister d’honorer l’hybridation des genres avec l’idée transdisciplinaire de réunir danse, performance, théâtre et arts visuels. Des espaces des studios de danse à l’antre blanche de cet ancien parking transformé en scène qui vit tant de créations devenues mythiques, cet anniversaire s’annonce grandiose. En ouverture, Yves-Noël Genod revient à Proust avec une dédicace à La Beauté contemporain qui réunit une vingtaine de jeunes gens d’aujourd’hui. Age limite vingt ans, leur présence fera écho à la liberté rebelle de la bande de jeunes filles de Balbec que l’auteur d’A l’ombre des jeunes filles en fleurs transforme en icônes de la modernité.
Performeur et artiste, Jean-Luc Verna présente Uccello, uccellacci, & The Birds les 17 et 18 mars. Un spectacle forcément manifeste si l’on se réfère à la description de sa colonne vertébrale chorégraphique par son créateur, « c’est d’abord ça : plus de 75 congruences entre l’histoire de l’art et l’histoire de la pop, ces petits miracles accidentels liant haute et basse cultures”. Ultime source d’inspiration, la voix off de Béatrice Dalle, pour dire l’histoire privée, celle commune et éminemment poétique des corps engagés dans une histoire d’amour.
Au Centre Pompidou, Guy Cassiers présente les 15 et 16 mars son spectacle Le Sec et l’Humide inspiré par un essai de Jonathan Littell. L’auteur des Bienveillantes traite de l’histoire et de la sociologie du fascisme. D’une part Liddell enquête sur l’écrivain et journaliste Léon Degrelle, membre du Mouvement Rex, le parti fasciste belge. D’autre part, il éclaire son propos des travaux du sociologue et historien allemand Klaus Theweleit en se référant à sa thèse sur la question du genre dans la théorie fasciste.
Le sec et l’humide from Toneelhuis on Vimeo.
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