Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 26 juin au 2 juillet.
Les 30 juin et 1er juillet, en clôture du Printemps des comédiens de Montpellier, on découvre au théâtre Jean-Claude Carrière à 20 h, Sentiments connus, visages mêlés la dernière création de Christoph Marthaler avec les acteurs de la Volksbühne de Berlin. Cadré sous la lumière zénithale d’un atelier-musée transformé en parquet de bal par la scénographe Anna Viebrock, la troupe s’abandonne aux visions poétiques teintées par l’humour nostalgique du metteur en scène suisse-allemand.
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Dans ce temps arrêté qui constitue sa marque de fabrique, Christoph Marthaler convoque Mozart, Haendel et Verdi pour témoigner de l’histoire d’une institution berlinoise qui s’achève. Avec ses personnages aux allures de fantômes, Christoph Marthaler se propose de hanter la carcasse du lieu pour rendre hommage à la mémoire du projet théâtral de son directeur, Frank Castorf… Le metteur en scène qui fit briller durant 25 ans la Volksbühne et qui est aujourd’hui remercié par la ville de Berlin.
Mise en scène devenue légendaire, Richard III de Shakespeare par Thomas Ostermeier est repris à L’Odéon-Théâtre de l’Europe à 20 h jusqu’au 29 juillet. On y retrouve l’extraordinaire Lars Eidinger appareillé de ses prothèses pour incarner un difforme Richard conçu comme une parfaite incarnation du mal. Une bête sauvage lâchée sur une piste de terre. Un cirque de la cruauté qui réunit Shakespeare et le punk en nous entraînant dans les méandres du labyrinthique backstage d’un concert destroy.
A la Grande Halle de La Villette, du 28 juin au 2 juillet, on retrouve la folle énergie de Wim Vandekeybus avec une de ses œuvres phare, In Spite of Wishing and Wanting, qu’on pourrait traduire par « En dépit du souhait et de la volonté ». Créée en 1999, la pièce mythique inclut en son sein un film réalisé par l’artiste et intitulé The Last Words, une œuvre inspirée par Cuento sin moraleja et acefalia, une nouvelle de l’Argentin Julio Cortàzar. De sa musique composée par David Byrne, Wim Wandekeybus rappelle qu’elle se joue du contrepoint pour proposer « une lecture sensible de la pièce ».
Reconstruite par le chorégraphe flamand en 2016, In Spite of Wishing and Wanting ne réunit que des hommes. La pièce retrouve une nouvelle vie en étant redistribuée à une troupe de jeunes danseurs. Douze garçons qui conjuguent à tous les temps les verbes désirer et vouloir pour se frotter aux limites de leur corps. Se glisser dans de longues robes, se rêver en dromadaire ou faire l’éponge en se prenant pour une myriade d’étoiles de mer au fond de l’océan. Une multiplicité de fantasmes qui se décline dans la rage de courses infernales.
Au festival Les Nuits de Fourvière à Lyon, Aurélien Bory se lance avec la 76e promotion des élèves de l’ENSATT dans l’aventure de rendre compte de la folle écriture de Valère Novarina avec Espace furieux à 22 h du 26 juin au 7 juillet.
“J’aborde pour la première fois un texte, précise le chorégraphe circassien. J’aborde le théâtre par la physique de l’espace et je rencontre l’écriture de Valère Novarina qui est l’écriture la plus physique du théâtre. La physique de la langue rencontre la physique de l’espace.”
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