Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 22 au 28 mai.
Rendez-vous dans une MC 93 entièrement remise à neuf et habillée d’une nouvelle peau aux reflets irisés. L’institution de Bobigny réouvre le 23 mai après sa fermeture en 2014. Elle dispose aujourd’hui de trois lieux de représentations avec la création d’une black box de 240 spectateurs en supplément de la salle Christian Bourgois pouvant accueillir de 150 à 300 spectateurs et de l’historique salle Oleg Efremov dont le nouveau gradin repliable permet de disposer d’une jauge modulable allant de 825 à 1 200 places.
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C’est Alain Platel et les danseurs des Ballets C de la B qui du 23 au 27 mai qui auront l’honneur de fouler les premiers avec Nicht Schlafen (Pas dormir) le plateau agrandit de la grande salle de la MC 93. Puisant à l’œuvre de Gustav Malher et au désordre du monde, ce spectacle est un coup de poing au ventre où la violence de nos temps présents semble traverser les corps de ses neuf interprètes pour faire son lit dans le romantisme du passé. Une image du chaos pour un spectacle visionnaire aussi âpre que généreux.
« Au départ, je me suis opposé à une représentation articulée autour de Mahler, précise Alain Platel. Cette musique symphonique du romantisme tardif ne me disait rien. Mais tout ce que je lis ces derniers jours à propos de Donald Trump ou d’Erdogan, de la terreur de Daech, du Brexit et du nationalisme partout en Europe, présente de nombreux parallèles inquiétants avec l’époque à laquelle vivait Mahler.
Beaucoup d’amis et de collègues qui nous ont rendu visite ces dernières semaines pendant les répétitions dans notre studio à Gand, nous ont dit que la représentation leur inspire un sentiment très contemporain de confusion, d’angoisse, d’incertitude et d’explosivité, même si au premier abord, on a l’impression de regarder une tribu archaïque et primitive sur scène ».
Au Vieux-Colombier à Paris, du 24 mai au 2 juillet, Pascal Rambert crée son nouvel opus tout simplement titré Une vie avec la troupe de la Comédie-Française. Pour cadre un studio de radio où un critique d’art se livre au panégyrique d’un artiste de renommée internationale interprété par Denis Podalydès. De son personnage l’acteur précise, « Ce peintre sans nom, est-ce Pascal Rambert ? Il y a de ça bien sûr. Pascal parle à travers chacun de ses personnages, il est généralement chacun d’eux. C’est de l’intime. De l’intime obscur, non dit et cependant impudique. Il y a un nerf à vif dans son théâtre ».
Le festival Théâtre en mai et sa moisson d’excellence se déroule à Dijon jusqu’au 28 mai. Sous l’autorité d’Alain Françon dans le rôle du parrain, cette édition réunit une nouvelle génération d’artistes aux partis pris affirmés dans un réjouissant mélange de formes théâtrales innovantes.
A ne pas manquer, Disgrâce d’après John Maxwell Coetzee par Jean-Pierre Baro jusqu’au 22 mai. Où les cœurs s’éprennent d’après Rohmer par Thomas Quillardet du 26 au 28 mai. Nous savons du 26 au 28 mai, la première mise en scène d’Etienne Parc qui s’amuse d’une histoire vraie d’espionnage industriel pour inventer la comédie délirante d’un thriller politico-économique.
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