Rubrique hebdomadaire des spectacles à ne pas manquer du 5 au 11 mars.
Les Hivernales d’Avignon, festival de danse, font salles combles pour cette édition 2014 consacrée au hip-hop. Lundi 3 mars, nous y avons passé une soirée enthousiasmante et contrastée, passant du hip-hop au rythme alangui et intériorisé d’Ikoto – pour parler de l’exil et du déplacement, en métissant l’Asie et l’Europe à travers la rencontre de Thô Anothaï, danseur hip-hop franco-laotien, et de Ikko Suzuki, danseur japonais formé aux danses traditionnelles japonaises, notamment le Kagura – à une vision ébouriffante et superbe du film Alien, revue et corrigée par l’énergie contagieuse des neuf danseurs de la compagnie de Mohamed Belarbi, Vagabond Crew. Les Hivernales se poursuivent jusqu’au 8 mars et, pour ceux qui n’ont pas la chance de profiter de la douceur du climat méditerranéen, il est possible de revoir à Paris, lors du festival Haute Tension de La Villette, Drafters de la Cie Chute Libre, chorégraphié par Pierre Bolo (le 8 mars aux Hivernales, les 2 et 3 avril à La Villette).
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A Paris, c’est clairement la fin des vacances d’hiver et sa floraison de spectacles tous azimuts. Une sélection drastique s’impose… On commencera par signaler les spectacles dont nous faisons la critique dans la rubrique Scènes des Inrockuptibles : Ceux qui restent, de David Lescot (du 5 au 23 mars au Monfort Théâtre, Paris), voir l’article de Hugues Le Tanneur dans le numéro 952. Liliom, de Ferenc Molnar, mis en scène par Galin Stoev (au théâtre de la Colline, Paris, du 6 mars au 4 avril), voir l’article de Patrick Sourd dans le numéro 954. Oncle Vania, d’Anton Tchekhov, mis en scène par Eric Lacascade (au théâtre de la Ville, du 5 au 22 mars). Et Une nuit à la présidence, texte et mise en scène Jean-Louis Martinelli (au théâtre des Amandiers, Nanterre, du 7 au 30 mars), voir l’article de Fabienne Arvers dans le 953.
On ira voir La Brume du soir, texte et mise en scène de Pierre-Yves Chapalain au théâtre l’Echangeur de Bagnolet (du 3 au 14 mars, avant une tournée en mars et avril, de Dijon à Creil, en passant par Vesoul et Hédé), une histoire d’amour et d’exils – et non, ce n’est pas la même chose, même si cela y ressemble parfois…. Toujours dans le 93, on sera à la première de Phèdre, de Jean Racine, mis en scène par Christophe Rauck (ses adieux au TGP de Saint-Denis, du 6 mars au 6 avril), avec Cécile Garcia Fogel dans le rôle titre, Olivier Werner dans celui de Thésée, roi d’Athènes et époux de Phèdre, et Pierre-François Garel dans celui d’Hippolyte, fils de Thésée… et amour scandaleux de Phèdre.
Toujours en banlieue, Valérie Mréjen – photographe, plasticienne, vidéaste, auteur et metteur en scène – crée Trois hommes verts (au théâtre de Gennevilliers, du 8 au 21 mars), à la fois spectacle et proposition plastique et sonore à partir d’une trame fantasque : un enfant endormi rêve que trois extra-terrestres voyagent à bord d’une soucoupe volante et débarquent sur terre où ils découvrent des objets de la vie quotidienne sans savoir à quoi ils servent… Question manipulations, ces petits hommes verts devraient aller jeter un œil à Qui-vive, un spectacle de manipulations magiques, psychologiques et théâtrales conçu par Thierry Collet (au théâtre Monfort, Paris, du 5 au 16 mars dans le cadre du festival (Des)Illusions) où des magiciens débattent devant le public sur leurs techniques et s’interrogent sur leur utilisation dans le monde réel.
Au Centre Pompidou, le Nouveau Festival se termine cette semaine avec un Focus sur Ivo Dimchev en deux temps : Fest (les 6 et 7 mars), ou comment produire un show en se pliant aux fantasmes de ses futurs programmateurs, et un Concerto (le 9 mars), sous forme d’improvisation vocale où le performer se transforme en continu, d’une star du rock à une prima donna, obéissant à un seul fil rouge : être capable de tout chanter…
En résidence au théâtre de Chaillot, Alban Richard crée avec l’Ensemble l’Abrupt, sa compagnie, Et mon cœur a vu à foison (du 5 au 7 mars) interprété par onze interprètes masculins, comme un contrepoint à sa précédente création, Luisance, un duo de femmes. Désordre, débordement et danse s’unissent pour faire surgir un monde sensible dont témoigne le titre de la pièce.
Enfin, on retrouve la compagnie italienne Motus à La Villette avec Nella Tempesta (du 10 au 14 mars, puis au festival Via de Maubeuge les 18 et 19 mars), mis en scène par Enrico Casagrande et Daniela Nicolo, ou la version de La Tempête de Shakespeare réécrite par Aimé Césaire, posant la question de la liberté et du pouvoir. A cette problématique passablement contradictoire, la Cie Motus ajoute celle, actuelle, posée par les voyageurs migrants échouant, morts ou vifs, sur l’île de Lampedusa.
Fabienne Arvers
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