Les meilleurs spectacles de la semaine du 17 au 24 octobre.
Comme le temps passe…. Voilà donc presque trente ans que Bartabas a installé à Aubervilliers son Théâtre équestre Zingaro. Là, hommes et bêtes vivent côte à côte et s’apprivoisent. Pour son “ultime création », Ex Anima (à partir du 17 octobre à Zingaro Fort d’Aubervilliers), Bartabas met les chevaux à l’honneur : un hommage in situ pour ces “inspirateurs de nos créations, notre moteur de désir. A leur contact, nous avons appris à nous ensauvager pour recevoir les leçons qu’ils ont bien voulu nous enseigner”. Chevaux, âne, mule, ils sont une quarantaine sur le plateau, acteurs véritables de ce fascinant théâtre équestre.
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Après sa création au festival Actoral de Marseille, Ensemble Ensemble de Vincent Thomasset est au théâtre de la Bastille du 18 au 24 octobre. Une pièce sonore, musicale et chorégraphique où le metteur en scène entend mettre en jeu “la notion de parcours, d’itinéraire, de traversée”, qu’il s’agisse “d’une pièce, d’un texte, d’un pays, d’un siècle, d’une vie« . Voir grand pour mieux s’attarder aux détails en cernant des biographies, réelles ou fictives : celle des interprètes ou celle d’une femme glanée dans ses carnets intimes trouvés dans un vide-grenier. Entre autres. Le multiple est ici générateur de mouvements, de gestes et pour finir devient chorégraphique.
Unwanted de Dorothée Munyaneza fut l’un des spectacles marquants du Festival d’Avignon. Il arrive à Paris pour le festival d’Automne et sera joué dans trois théâtres (Le Monfort du 18 au 21 octobre, le Théâtre du Fil de l’Eau à Pantin le 24 novembre et au Centquatre de Paris du 28novembre au 1er décembre). Originaire du Rwanda, la chorégraphe donne la parole à des femmes violées pendant le génocide rwandais. En voix off, on entend les propos des femmes en kinyarwanda, traduits en simultané par Dorothée. Accompagnée sur le plateau par le compositeur Alain Mahé et la musicienne afro-américaine Holland Andrews, Dorothée Munyaneza exprime la colère et l’impossible cicatrisation de leur peine, tout en leur redonnant leur dignité en rendant hommage à leur féminité, à leur force et à leur courage. Un spectacle magnifique.
Pour fêter leurs 40 ans, le Centre Pompidou et l’Ircam mettent évidemment la création à l’honneur. Kein Licht en est la parfaite illustration (du 18 au 22 octobre à l’Opéra Comique). S’inspirant de la catastrophe de Fukushima le 11 mars 2011, Elfriede Jelinek a écrit un monologue mêlant l’effroi et la colère. Mis en scène par Nicolas Stemann, cet opéra composé par Philippe Manoury est basé sur les interactions entre chanteurs et acteurs, acoustique et informatique, parlé et chanté.
Pour sa 5e édition, Sens Interdits (du 19 au 29 octobre), le festival international de théâtre de Lyon accueille une vingtaine de spectacles venus de Colombie, d’Egypte, de Syrie, du Rwanda ou du Cameroun. Comme autant d’échos à ce “monde qui tangue d’un attentat à l’autre, d’une guerre civile à une catastrophe écologique, de l’espoir à la résignation« , son directeur Patrick Penot revendique “la diversité des regards, des pratiques, des esthétiques. Sur tous les fronts, au moyen du théâtre, c’est-à-dire à mains nues, ces troupes se collettent avec les excès religieux, les violences, les injustices. Toutes nous disent de regarder, de faire front ensemble, de partager et de rester debout.” A voir : Je n’ai pas encore commencé à vivre de Tatiana Frolova, Titre provisoire de Chrystèle Khodr et Wael Ali, Martyr de Marius von Mayenburg, mis en scène par Oskaras Korsunovas, Hospitalités de Massimo Furlan et Kristof Hiriart, Ziz Zig de Laila Soliman, La Despedida du Mapa Teatro, La Mission de Heiner Müller, mis en scène par Matthias Langhoff.
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