Notre sélection hebdomadaire de spectacles à ne pas louper.
Tosca, de Giacomo Puccini, mise en scène Christophe Honoré
Après son succès retentissant lors de sa création au festival d’Aix Lyrique en juillet dernier, Tosca de Giacomo Puccini est présenté à l’Opéra de Lyon du 20 janvier au 5 février. Sous la direction musicale de Daniele Rustioni, la mise en scène de Christophe Honoré prend le parti de dédoubler la cantatrice qui interprète Tosca avec Catherine Malfitano et Elena Guseva, pour “cerner au plus près le mystère de Tosca. Je me suis demandé comment partager avec le spectateur mon désir de dresser le portrait d’une cantatrice, de rester proche du livret tout en lui apportant des échos. J’ai donc eu l’idée d’une Tosca en miroir”. Ce à quoi s’ajoute l’utilisation de la vidéo “en contrepoint de ce qui se passe sur scène et de converser avec le passé grâce à des archives”. Un coup de maître.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
>> A lire aussi : Les deux Tosca de Christophe Honoré au festival d’Avignon
Nickel, mise en scène Mathilde Delahaye
Coécrit avec Pauline Haudepin, Nickel revisite l’histoire d’un lieu – une usine de nickel désaffectée, où s’installe le Nickel Bar – en suivant le parcours de la communauté des vogueurs. Lorsqu’elle rencontre celle de voguing parisien, Mathilde Delahaye sent “qu’il y a quelque chose de puissant qui se passe là, dans l’invention d’une langue de résistance, dans la codification à l’extrême, dans les rituels que contient cette culture”.
Présenté au Nouveau Théâtre de Montreuil (du 16 janvier au 1er février), Nickel réunit des vogueurs et performers, accompagnés d’une vingtaine d’amateurs. Ensemble, ils vont interroger “le politique dans l’intime” à travers “une polyphonie de gestes et de paroles résistantes dans un recoin protégé du monde”.
An Iliad de Denis O’Hare et Dépendances de Charif Ghattas
Pour un cinq à sept réussi, rendez-vous au théâtre du Rond-Point avec deux spectacles. Le premier est signé Denis O’Hare, figure phare de Broadway et vedette de séries américaines. Dans An Iliad, il donne vie aux personnages de l’Iliade d’Homère et prend appui sur le récit mythologique pour nous parler des conflits contemporains (du 14 au 26 janvier).
Dépendances de Charif Ghattas réunit deux frères après une longue absence. Un texte corrosif, un huis clos où la tension finit par exploser, interprété par Thibault de Montalembert et Francis Lombrail (du 14 janvier au 9 février).
Oncle Vania, de Tchekhov, mise en scène Stéphane Braunschweig
Ce n’est certes pas la première fois que Stéphane Braunschweig monte un texte d’Anton Tchekhov. Mais avec des acteurs russes, c’est bien une première. Créé en septembre dernier au Théâtre des Nations de Moscou, Oncle Vania touche le metteur en scène doublement : “La pièce ne parle que de gens qui ont raté leur vie, de leurs frustrations, de leurs souffrances, de leurs idéaux perdus. Cela ne m’intéressait pas du tout quand j’étais jeune. Mais aujourd’hui je ressens cela différemment, je comprends mieux comment la perte des idéaux peut être une chance pour regarder la réalité en face (…) Une autre chose très importante m’a sauté aux yeux quand j’ai commencé à réfléchir à Oncle Vania : c’est la question écologique. L’un des personnages principaux – Astrov – parle sans cesse du dérèglement climatique, de la déforestation massive, de la disparition de la biodiversité, de la destruction de la nature par l’homme. Pour notre génération, qui est en train de prendre conscience de la catastrophe écologique majeure que l’humanité a produit, les paroles d’Astrov peuvent paraître visionnaires. Comme s’il nous parlait – à plus d’un siècle de distance – du monde actuel.” Présenté en russe, surtitré en français, Oncle Vania se joue au théâtre de l’Odéon du 16 au 26 janvier.
Une costilla sobre la mesa : Madre et Padre d’Angelicca Liddell
Les deux parents d’Angelica Liddell sont morts. L’an passé, elle a créé Madre. Aujourd’hui, elle revient avec Padre (du 10 janvier au 7 février), présenté en alternance avec Madre (du 18 janvier au 9 février) au théâtre de la Colline. “Je viens de brûler mes parents, un corps puis l’autre à trois mois d’écart. Je ne pourrai plus jamais revenir d’ailleurs (…) A ma mère, j’offre en guise d’ultime cérémonie la pièce qu’elle aurait aimé voir, un voyage mythique jusqu’à la terre de ses ancêtres. Pour mon père, la meilleure offrande réside dans l’inintelligible, c’est-à-dire ce qui fait de nous des saints.” En prenant pour point de départ, tout de même, Le Froid et le Cruel. Présentation de Sacher-Masoch de Gilles Deleuze.
{"type":"Banniere-Basse"}