Retrouvez ici notre sélection hebdomadaire de spectacles.
Israel Galván + YCAM
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Voilà qui promet ! La performance Israel & Israel présentée du 24 au 26 octobre à la Maison de la Culture du Japon dans le cadre de Némo, Biennale internationale des arts numériques de Paris/Ile de France, tente de répondre à la question : “Qu’est-ce qu’une machine comprend à la danse ?”
Pour y répondre, Israel Galván, figure clé de la modernité flamenca, s’est prêté aux expériences des ingénieurs de l’institut japonais YCAM de Yamaguchi, spécialisé dans les relations entre art et nouvelles technologies. Est-il possible d’enseigner le vocabulaire gestuel d’Israel Galván à une intelligence artificielle ? Réponse en deux temps : la performance au cours de laquelle des capteurs de mouvements incrustés dans les chaussures d’Israel Galván et des provocations sonores s’immiscent dans la danse, et une rencontre avec le danseur et un spécialiste japonais de l’intelligence artificielle.
En attendant, lire ce qu’en écrit Israel Galván donne la mesure de l’interaction à l’œuvre : “Chaque fois que je commence une pièce, je pars de zéro, je veux être un autre danseur qui aspire à changer son corps et son esprit. Ce projet m’a donné l’opportunité de partager avec des personnes qui ne sont pas des artistes – ni musiciens ni danseurs -, ce sont des scientifiques, ceci, pour moi, est fondamental pour être à même de créer quelque chose de nouveau. Ces personnes ont un autre œil. Et elles sont comme des maîtres pour moi. Les nouvelles technologies m’ont fait découvrir les vibrations du zapateado, des sons nouveaux qui sortent de mes bottes, comme si j’avais huit pieds, je deviens conscient que je dispose de nouveaux sons, cela me coupe en deux, danser avec la moitié de mon corps la percussion musicale que produit l’autre, le compagnon créé par l’intelligence artificielle. Le plus intéressant et le plus dangereux dans ce projet, c’est qu’en dansant avec cette entité créée par l’intelligence artificielle, je lui voue du respect, je ne la vois pas comme une machine. La scène est une frontière magique, quand on la traverse, c’est un autre monde, une autre dimension. Dans mes précédentes créations, j’ai parfois dansé avec des objets comme si c’était un pas-de-deux, mais cette entité-là, je ne la vois pas comme un objet, elle me procure la sensation d’être accompagné quand je danse en scène. Le plus curieux, c’est que j’ai même ressenti de la jalousie envers elle, elle touche mes émotions et mon ego, elle m’écoute et me répond, parfois doucement, parfois durement, c’est une conversation et en même temps une lutte avec un autre moi.”
Don Carlo, de Giuseppe Verdi, mise en scène Krzysztof Warlikowski
L’Opéra de Paris reprend Don Carlo, de Giuseppe Verdi, dans la mise en scène Krzysztof Warlikowski, du 25 octobre au 23 novembre. Deux changements à noter : à la direction musicale, Fabio Luisi remplace Philippe Jordan et la production, créée en langue française en 2017, est reprise en langue italienne, sans pour autant oblitérer le premier acte qui réunit, lors d’une partie de chasse à Fontainebleau, les amants contrariés que sont Don Carlos, l’infant d’Espagne, et la princesse française Elisabeth de Valois qui lui est promise.
Souvent supprimé dans la version italienne, il est fondamental pour le metteur en scène qui nous disait en 2017 : “Cet acte est devenu mythique, je le traite comme un souvenir qui se reconstruit dans l’esprit de Don Carlos. Il n’y a pas de musique. Ça débute dans le silence. Le tableau s’organise mentalement et, tout d’un coup, ça démarre. Pour moi, l’opéra commence et se finit dans la tête de Carlos.” Hanté par le fantôme de l’aïeul qu’est l’empereur Charles Quint, l’opéra interroge l’histoire et l’intime d’une dynastie devenue maudite quand le roi Philippe II décide de prendre pour épouse celle qu’il devait marier à son fils.
Body and Soul, chorégraphie Crystal Pite
La chorégraphe canadienne Crystal Pite est de retour à l’Opéra de Paris trois ans après sa création, The Seasons’ Canon, en 2016. Elle retrouve les danseurs du Ballet pour une création au titre envoûtant : Body and Soul, au Palais Garnier du 26 octobre au 23 novembre, sur la musique d’Owen Belton. Crystal Pite en signe non seulement la chorégraphie mais aussi la mise en scène et le texte, dit par Marina Hands. Comme l’indique le titre, la pièce joue sur l’opposition, la dualité, la séparation, pour mieux envisager l’harmonie, le lien, l’osmose. “En tant que créatrice, je puise mon énergie dans deux sources : le conflit et la communion, tous deux en moi et autour de moi. Le conflit me confère une tension vitale. L’union, pourtant, est ce que je recherche vraiment. Tout ce que je fais provient d’un désir de communier avec les gens et de connecter les gens entre eux.”
Stellaire de Stereoptik
C’est les vacances. Alors pourquoi ne pas aller au théâtre avec les enfants ? Romain Bermond et Jean-Baptiste Maillet, musiciens et plasticiens, créateurs de Stereoptik, proposent avec Stellaire (du 29 octobre au 9 novembre au théâtre de la Ville – Espace Cardin) une histoire d’amour sur l’expansion de l’univers. Où l’on suit une astrophysicienne qui travaille sur l’espace-temps et un peintre, explorateur de mondes parallèles. A l’origine du spectacle, la rencontre avec un couple de chercheurs indiens à la fin d’une représentation de leur précédent spectacle, Dark Circus, leur disant que leur façon de faire des spectacles “serait idéale pour raconter l’histoire de l’univers”. Stellaire fonctionne sur une analogie visuelle : “L’univers qui apparaît et qui se développe correspond au passage d’une vie individuelle à un couple amoureux. La vie de ce couple raconte l’univers et inversement.”
Millésime de Pockemon Crew
Riyad Fghani, fondateur de Pockemon Crew, se souvient : “Symbole de sa naissance, pilier de son succès, l’Opéra de Lyon est l’endroit rêvé pour un retour à l’endroit où tout a commencé pour célébrer les vingt ans de la compagnie.” C’est donc à l’Opéra de Lyon qu’il crée Millésime, les 23 et 24 octobre, en souvenir de la rencontre des membres du Crew, “la team la plus titrée du monde, sacrée une fois championne de France et d’Europe et deux fois championne du monde”, sur le parvis de l’Opéra. Ensuite, l’institution leur a ouvert les portes et les a accueillis de 2003 à 2013 où ils créent Silence, on tourne ! Avec Millésime, 15 hip-hoppers et 6 danseurs du Ballet se retrouvent sur le plateau, entre baskets et demi-pointes. Un fameux millésime…
{"type":"Banniere-Basse"}