Une sélection de spectacles à ne pas manquer ce mois-ci.
Les Gros patinent bien, par Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan
Auréolée par le Molière du spectacle de théâtre public à l’occasion de l’indéboulonnable cérémonie retransmise le 30 mai dernier, la création du duo Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan a fait un carton. Dans tous les sens du terme donc. Avec Les Gros patinent bien, le tandem invente un cabaret avec des écriteaux en carton justement, sur lesquels figurent tous les lieux et les objets de décor qui serviront à la narration de leur histoire rocambolesque-pseudo-shakespearienne-et-sans-queue-ni-tête. Un road trip qui conduira ces personnages – sorte de double inversé de Don Quichotte et Sancho Panza – des îles Féroé à un champ d’éoliennes espagnol, en faisant un détour par l’Écosse, l’Angleterre et Perros-Guirec, bien sûr. Le tout en trottinette, en moto électrique, en ferry… On en passe et des meilleures. C’est drôle, réjouissant et particulièrement imaginatif. Le spectacle est visible à Montpellier, dans le cadre du festival Le Printemps des Comédiens, les samedi 4 et dimanche 5 juin, à 20 h.
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L’Oral et hardi, allocution poétique, par Jacques Bonnaffé
C’est un retour aux sources, en quelques sortes. Jacques Bonnaffé, comédien tout terrain et metteur en scène détonnant, revient sur les planches du Théâtre Bastille pour rejouer, dix ans plus tard, sa célèbre allocution poétique. Il fera entendre à nouveau la prose de l’artiste belge Jean-Pierre Verheggen – qui se définit lui-même comme un « languedicapé de naissance » – s’amusant des lapsus, des allitérations, des rapprochements incongrus ; déclamant des extraits d’ouvrages d’Artaud Rimbur ou de Sodome et Grammaire… Pour cette édition anniversaire qui s’annonce particulièrement jubilatoire, Jacques Bonnaffé a concocté une nouvelle version de son spectacle, agrémentée de textes inédits. Réjouissances assurées par ces énergumènes qui ont « la faute de frappe au bord des lèvres. » Du 1er au 24 juin, à 20 h.
Le Crépuscule des singes, par Louise Vignaud
Faire dialoguer Molière et Boulgakov à trois siècles d’intervalles ? L’idée semble a priori incongrue, mais pas si absurde. L’auteur russe a écrit Le Roman de monsieur Molière, en 1933, pour célébrer notre inusable dramaturge, qu’il admirait par-dessus tout. Comme le fondateur du Français, il a dû composer avec un pouvoir autoritaire et ferrailler pour faire exister son travail. Avec la dramaturge Alison Cosson, Louis Vignaud signe une pièce qui s’annonce aussi poétique que singulière pour les planches du Vieux-Colombier où les auteurs vont s’épauler et se conseiller. Au plateau, on retrouvera Thierry Hancisse, Coraly Zahonero, Christian Gonon, Pierre Louis-Calixte, Gilles David, Géraldine Martineau, Claïna Clavaron, Nicolas Chupin. À découvrir du 1er juin au 10 juillet.
72 Vierges par Mehdi-Georges Lahlou
C’est un spectacle à la lisière des arts plastiques et du théâtre. Mehdi-Georges Lahlou, fidèle à son habitude, détourne les références culturelles et religieuses avec une certaine audace, s’emparant cette fois de l’idée selon laquelle 72 vierges seraient promises aux martyrs musulmans à leur arrivée dans le Janna, le jardin d’Eden. Il met en scène sur une île imaginaire idyllique – où l’on souhaiterait passer nos prochaines vacances – quatre d’entre elles, comme autant de personnages en attente, en proie à des rêveries, dans un état de sensualité lascive. Féministe et iconoclaste, l’artiste franco-marocain est associé au CDN de Normandie-Rouen, où le spectacle fut créé. C’est au Théâtre 14, à Paris, que la pièce est à découvrir, du 2 au 4 juin.
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