Une sélection de spectacles à ne pas manquer ce mois-ci.
Vincent Dedienne, Pichet Lunklun et Anna Bernreitner sont notamment au programme des spectacles à ne pas manquer en ce mois de décembre 2021.
Danse encore au Festival d’automne à Paris
Parmi les spectacles de danse encore à l’affiche du Festival d’automne à Paris, qui joue les prolongations jusqu’en janvier 2022, ne pas manquer la reprise de Crowd de Gisèle Vienne et la création de Boris Charmatz, un solo au titre évocateur : Somnole.
Pièce créée avant le Covid-19, Crowd de Gisèle Vienne réunit quinze interprètes le temps d’une fête qui se déploie dans un ralenti annonciateur des confinements à répétition qui se sont succédé. Une pièce hypnotique à voir à la MC93 de Bobigny du 15 au 18 décembre.
À peine nommé à la direction du Tanztheater de Wuppertal cet automne, Boris Charmatz est de retour au Festival d’automne (après le portrait qui lui était consacré lors de la dernière édition, mouvementée et réduite pour cause de confinement), avec un solo qu’il interprète en personne. En guise de fil rouge, le sifflement “comme l’esquisse d’un centre stable au sein du chaos”. Une pièce élaborée en pleine pandémie pour se retrouver, réinventer un espace de liberté, d’expression, de rêverie. Le songe d’une nuit partagée à découvrir dans l’église Saint-Eustache du 14 au 16 décembre puis à la MC93 du 19 au 23 janvier.
Le Combat de Rama et de Todsakan de Pichet Klunchun
On a découvert ce danseur thaïlandais dans un spectacle de Jérôme Bel, Pichet Klunchun and myself en 2005 (une projection de la captation de ce spectacle est proposée au public avant la représentation du Combat de Rama et de Todsakan). On le retrouve les 17 et 18 décembre au musée du quai Branly dans le cadre de l’exposition Ultime combat. Arts martiaux d’Asie, avec un spectacle dans la grande tradition du Khon classique thaï, ce théâtre masqué royal où la virtuosité pour la danse et les combats stylisés prédominent. Le Combat de Rama et de Todsakan présente deux épisodes majeurs du Ramakien – la version thaïe du Ramayana – et réunit douze danseurs, neuf musiciens et un narrateur. On y suit le récit de l’enlèvement de Sita, l’épouse de Rama, par le roi-démon Todsakan, suivie d’une inévitable bataille…
Bruit, festival du théâtre de l’Aquarium
Présenté par Jeanne Candel, le festival Bruit du théâtre de l’Aquarium (du 15 décembre au 5 février) se lit comme une partition au rythme endiablé : “Les éruptions extatiques collectives de Mette Ingvartsen ; des meringues, de la brume et les gros yeux de Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume ; l’humour musical de Charpentier et un motet qui figure l’Europe à domicile par l’Ensemble Correspondances – Sébastien Daucé ; Maurice Ravel et une gouvernante perchés dans un belvédère par Julien Fisera ; les compositions de jazz oubliées du Umlaut Big Bang ; des mondes perdus et leurs monstres fantastiques de Jérôme Lorichon et Eméric Guémas ; les paysages intime de la jeunesse par Margot Alexandre et Nans Laborde-Jourdaà ; un générateur électrique, des cailloux et les ressorts de Pierre Meunier ; une fête de clôture et un bal tango.” Bruit, un beau mot pour faire valser ensemble corps et musique, chant et théâtre, danse et instruments…
La Flûte enchantée de Mozart, mise en scène Anna Bernreitner
Plus la peine de présenter La Flûte enchantée, cet opéra de Mozart présenté à l’Opéra national de Lorraine du 17 au 28 décembre. En revanche, on découvre en France le travail de la metteuse en scène autrichienne Anna Bernreitner, à la tête du collectif artistique OPER RUND UM avec lequel elle a monté des spectacles dans des lieux insolites tels qu’un pub, une piscine, une grande surface ou une serre tropicale.
Un motif traverse pour elle l’opéra de Mozart : la peur. “Peur des enfants qui se tiennent à distance du monde des adultes mais aussi peur instrumentalisée par les dirigeants pour contrôler et opprimer les peuples qu’ils gouvernent. Suivre ce fil nous amène à naviguer entre l’enfance et l’âge adulte, entre la féérie de l’œuvre et sa dimension politique.” Une lecture bien dans l’air du temps, en effet…
Un soir de gala de Vincent Dedienne
Ça sent les fêtes de fin d’année….. La preuve, Vincent Dedienne joue les Santa Claus aux Bouffes du Nord avec son dernier spectacle, Un soir de gala (du 22 décembre au 29 janvier). Un titre simple qui annonce la couleur comme il le dit lui-même en guise de note d’intention : “Après avoir fait le tour de mon nombril dans mon précédent spectacle, j’ai décidé de tourner un peu autour des vôtres… si ça chatouille tant mieux.” Mais encore ? “Il y a des personnages dedans, des jeunes, des vieux, des gentils comme tout, des cinglés, des optimistes et des foutus. Des héros et des ordures. […] Leur point commun, c’est que c’est moi qui les joue.” À la bonne heure !