Notre sélection hebdomadaire de spectacles à ne pas louper cette semaine.
Gold Shower, chorégraphie de François Chaignaud et Akaji Maro
Ces deux-là étaient faits pour se rencontrer. François Chaignaud au “corps pluriel et troublant” dialogue dans Gold Shower avec Akaji Maro, “le Japonais au masque de tempête sous la cendre”, pionnier du butō. Le résultat tiendra de l’androgynie carnavalesque et de l’érotisme subversif où le fétichisme urophile et la poudre d’or du Kimpun Show tiendront la vedette. Tout un programme à découvrir du 30 septembre au 2 octobre à la Maison de la musique de Nanterre, dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
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FAB, Festival international des arts de Bordeaux Métropole
Du théâtre à la danse et du cirque à la performance, tous les arts de la scène sont au rendez-vous du FAB, festival international des arts de Bordeaux Métropole (du 2 au 17 octobre) qui s’ouvre avec la même générosité au régional qu’à l’international. Pour faire passer leur message, les propositions réunies ici se jouent tout autant de l’émotion et de la poésie que de l’irrévérence et de l’humour. Cette manière de soumettre le réel à l’épreuve de l’imaginaire ne souffrant d’aucune entrave, on ne s’étonne pas qu’aucun sujet de réflexion ne soit tabou…
Que l’on propose au public d’appliquer une méthode capable de juguler une pandémie quatre fois plus létale que le Covid-19 avec Virus de Yan Duyvendak ou qu’on l’incite à s’interroger sur une autre propagation virale caractéristique des maux du siècle – la prolifération des fake news – dans The Moutain du collectif espagnol Señor Serrano, les questions d’actualité sont sous les feux de la rampe. A voir aussi : Every word was once an animal des flamands Ontroerend Goed, La Gioia de Pippo Delbono, le solo de la chorégraphe Wanjiru Kamuyu, An Immigrant’s Story, Tout dépend du nombre de vaches de Dalila Boitaud-Mazaudier et la compagnie Uz et Coutumes, sans oublier Crépuscule, une chorégraphie d’Auguste Ouédraogo et Bienvenue Bazié. Liste non exhaustive…
Le côté de Guermantes, d’après Marcel Proust, mise en scène Christophe Honoré
Initialement prévue le 23 avril dernier, puis décalée à cause du Covid, l’adaptation par Christophe Honoré du troisième tome d’A la recherche du temps perdu marque la rentrée de la Comédie-Française et se joue au théâtre Marigny du 30 septembre au 15 novembre. Pour sa première collaboration au « Français », le metteur en scène s’est entouré des ténors de la troupe (Dominique Blanc, Elsa Lepoivre, Loïc Corbery, Anne Kessler…) pour raconter ce passage magnifique où le narrateur se confronte à l’aristocratie et aux illusions amoureuses. Chaque chapitre porte le nom d’un personnage. Le montage opéré par Christophe Honoré est comme une traversée, avec escales, de l’entreprise menée par Proust tout au long de La Recherche, titanesque dans son désir de reconstitution impossible d’un passé révolu, collection hétéroclite de personnages, de lieux, de paroles et d’atmosphères que la mémoire réagence.
3 annonciations, texte et mise en scène Pascal Rambert
Cette année, Pascal Rambert et le TNB de Rennes ne se quittent pas ! Il ouvre la saison avec 3 annonciations, du 29 septembre au 7 octobre. Trois comédiennes seules en scène (Silvia Costa, Bárbara Lennie en alternance avec Itsaso Arana et Audrey Bonnet) se confrontent au mystère de l’annonciation en incarnant, à tour de rôle, la parole de l’ange Gabriel en trois langues différentes, à trois époques distinctes (dont l’une dans le futur) pour traiter trois sujets chers à l’auteur : le langage, l’histoire et l’avenir. En juin prochain, il clôturera la saison avec Dreamers, un spectacle écrit pour les 20 jeunes acteurs·rices qui vont quitter l’école du TNB après trois ans de formation. Et entre-temps, durant le Festival TNB, on le retrouvera comme auteur de Mes Frères, mis en scène par Arthur Nauzyciel.
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Exécuteur 14, d’Adel Hakim, mise en scène Tatiana Vialle
Celles et ceux qui l’ont vu il y a trente ans à sa création ne l’ont pas oublié. Interprété par Jean-Quentin Châtelain, Exécuteur 14, premier texte écrit par le metteur en scène Adel Hakim, offrait une plongée dans la guerre d’où sourdait toute son absurdité, toute son horreur, tout son gâchis. La mise en scène qu’en propose aujourd’hui Tatiana Vialle avec l’acteur Swann Arlaud au théâtre du Rond-Point de Paris du 30 septembre au 23 octobre, est aussi un dialogue avec la mémoire, tous deux ayant vu le spectacle à sa création. Pour Tatiana Vialle, “l’obsession de la guerre a toujours été en moi, alimentée par le silence de mon père. Ce spectacle m’a bouleversée. Il fait partie des quelques spectacles inoubliables qui ont fondé mon désir de mise en scène.” Exécuteur 14 parle de la guerre au Liban, un conflit du passé, mais la guerre est hélas le présent toujours recommencé de l’humanité et le texte n’a donc pas pris une ride. Pour accompagner l’acteur, un musicien est présent sur scène. “Le percussionniste Mahut a composé la musique du spectacle qu’il joue en direct, précise Tatiana Vialle. Ainsi s’instaure un dialogue entre texte et musique qui contribue à entraîner le spectateur dans un voyage sensoriel au plus profond de la tête d’un guerrier.”
Et mon cœur fume encore, mise en scène Margaux Eskenazi
Créé la saison dernière au TGP de Saint-Denis, Et mon cœur fume encore est à voir ou à revoir du 30 septembre au 11 octobre, toujours au TGP. Conçu et écrit par Margaux Eskenazi et Alice Carré, le spectacle offre une plongée dans l’histoire de l’Algérie, depuis les années 50 jusqu’à nos jours à travers sept personnages qui en reconstituent les événements et offrent une palette plurielle d’un pays qui arracha son indépendance dans le sang et la guerre. Un spectacle fort, sensible, militant et éclairant qui puise aussi dans les écrits d’Edouard Glissant, Kateb Yacine, Jérôme Lindon et Assia Djebar.
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