La jeune chanteuse est de retour avec le clip de Princess, qui précise la richesse de son univers et l’affirme comme l’un des noms les plus prometteurs de sa génération.
On la découvrait en mai dernier avec After Ten, un premier single onirique, à la croisée des genres entre soul, house et jazz, dans lequel elle dépeignait avec puissance et poésie la complexité de ses sentiments amoureux. Révélée au sein du collectif de quatre filles Gucci Gang (aux côtés d’Angelina Woreth,Thaïs Klapisch et Annabelle Ferrera) avec lesquelles elle a depuis monté la platerforme « Safe Place » (destinée à donner la parole aux victimes de harcèlement et d’agressions sexuels), Crystal Murray, 17 ans au compteur, s’exfiltrait ainsi des sentiers de la mode pour conquérir ceux de la musique.
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Rapidement signée chez Because Music, la Parisienne, fille d’un père jazzman afro-américain et d’une mère franco-espagnole évoluant dans les musiques du monde, partage à présent le clip de son second titre Princess, entendu dans le dernier film de Cédric Klapisch (Deux moi). L’occasion d’en savoir plus sur son besoin d’écrire sur le réel, son rapport grisant à la scène, et son ambition de s’inscrire loins des « clichés de la chanteuse soul ».
De par tes parents, tu baignes depuis toute petite dans le monde de la musique. Devenir chanteuse, c’était un rêve d’enfant ?
Crystal Murray – Effectivement, j’ai grandi dans un univers très musical, j’ai toujours aimé danser, chanter… Je faisais toujours des shows pour mes proches, dans lesquels j’imitais un pianiste – je connaissais la chorégraphie de Move Your Body par cœur, et je la faisais de façon très surjouée [rires]. J’avais beaucoup trop d’énergie ! J’ai toujours aimé ça. Ce qui ce passe actuellement, c’est vraiment un rêve de petite fille qui se réalise.
Tu te souviens du premier morceau que tu as écrit ?
Je ne me souviens plus vraiment des paroles… mais je devais avoir entre 6 et 7 ans. J’avais repris la mélodie du morceau So Sick de Ne-Yo, et l’avais remixée avec une histoire d’amour totalement inventée !
Dix ans plus tard, les relations amoureuses semblent toujours être au cœur de ton songwriting…
[Rires] C’est toujours plus facile de parler d’amour ! J’ai toujours détesté accepter mes sentiments amoureux, mais le fait de les écrire m’a aidé à réaliser ce que je ressentais vraiment. J’ai besoin de vivre les choses pour les écrire. Après, bien sûr, je peux les dramatiser ou les embellir un peu. Mais ce que je raconte dans mes chansons vient toujours de faits réels.
« Je voudrais que la scène prenne une grande partie de ma musique »
La musique que tu façonnes aujourd’hui est à la croisée des genres entre soul, jazz et house. Qui sont les artistes qui t’ont le plus inspirée ?
Des chanteuses comme Kelis, Macy Gray ou encore Betty Davis, qui m’ont grandement inspirée lyricalement parlant, mais aussi dans l’énergie qu’elles dégagent. Ces femmes-là ont complètement rejeté les codes et les clichés de la chanteuse soul, et c’est exactement ce que je vais tenter de faire avec ma carrière. Sinon, au-delà des chanteuses afro-américaines, il y a également des gens comme Björk, Tame Impala, Flavien Berger… je suis quand même une parisienne de ma génération !
Chanter en anglais, c’était une évidence pour toi ?
Oui. J’ai des écrits en français que j’aime beaucoup, mais ça ne vient pas naturellement comme ça vient en anglais pour le moment.
Le 6 mars dernier, tu te révélais avec After Ten. Pourquoi avoir choisi ce titre comme premier single ?
Pour sa simplicité, je pense. Je suis assez jeune, et je ne me voyais pas arriver avec un truc hyper marqué, hyper précis. After Ten me laisse de l’espace artistiquement, et ne me mets pas dans une boîte directement.
Tu viens d’offrir le clip de Princess, ton second single. Tu me racontes un peu l’histoire de ce morceau ?
C’est un son que j’ai écrit avec une copine au cours d’un voyage à New York. Je lui disais que je voulais aller en studio et arriver avec un truc béton, alors on écrit les paroles. Et quand je suis arrivée au studio, la mélodie est venue toute seule… ce son a été fait très organiquement. J’y raconte une histoire dans laquelle je pourrais tout donner pour une personne, une personne qui ne me donne rien en retour. Le premier couplet, qui revient à la fin, marque ce côté un peu mélancolique du son (quand je dis : “This time I’ll be the first one to leave”). Je trouve que c’est une chanson d’emporwerment plus qu’une chanson romantique.
Tu as récemment assuré plusieurs concerts. Quel est ton rapport à la scène ?
Je voudrais que la scène prenne une grande partie de ma musique, car j’adore ça. J’ai l’impression que les gens peuvent davantage comprendre mon univers via la scène. Le digital, c’est cool, mais la vraie vie, c’est toujours mieux. Actuellement, je suis en train de bosser sur un format live avec des musiciens, et je commence petit a petit à m’épanouir là-dedans… Je réalise que ça pourrait prendre une place importante.
Propos recueillis par Naomi Clément
Retrouvez Crystal Murray en concert le 14 octobre à La Boule Noire (Paris, 18e) avec Otha. Plus d’infos ici.
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