Enfin une rentrée dans les salles de spectacle sur laquelle ne plane aucune menace pandémique… Profitons-en !
Le festin proposé s’annonce très alléchant, mais on va commencer par faire un petit tour du côté des coulisses pour rendre hommage à Marie Collin, qui signe avec cette 51e du Festival d’Automne à Paris sa dernière contribution à l’événement en tant que directrice artistique pour la danse et le théâtre. Avant de laisser la place à l’Italienne Francesca Corona, Marie Collin témoigne une fois encore de l’éclectisme de ses goûts, de sa capacité à faire des découvertes et de sa fidélité pour des artistes qu’elle a accompagné·es dans leurs travaux durant des décennies.
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À titre d’exemple, on se réjouit de retrouver Christoph Marthaler dans Die Sorglosschlafenden, die Frischaufgeblühten où l’humour du Suisse allemand fait des merveilles en réunissant ses “dormeurs insouciants, fraîchement épanouis” autour de textes de Friedrich Hölderlin sur des musiques de Bach, Schumann et Schubert.
Plus politique, le Portugais Tiago Rodrigues évoque avec Dans la mesure de l’impossible le vécu des membres des ONG opérant dans les zones de conflits, tandis que Mohamed El Khatib choisit de jouer le psy en inventant avec Mes parents un drôle de confessionnal où il questionne les élèves sortant de l’école du TNB de Rennes sur la sexualité de leurs géniteur·trices. Préférant viser les étoiles avec Cosmic Drama, Philippe Quesne nous entraîne avec poésie et drôlerie dans un champ d’astéroïdes pour une fable mise en scène comme un space opera.
Pina Bausch, Thomas Ostermeier, William Shakespeare
Côté danse, deux portraits d’artistes ouvrent les festivités avec les travaux de la Capverdienne Marlène Monteiro Freitas et ceux de Noé Soulier, présent·es à l’affiche du festival avec six spectacles.Et d’autres événements à ne pas manquer, 8 Solos 8, dans lequel le danseur et chorégraphe espagnol Israel Galván continue de déconstruire avec génie le flamenco en imaginant un solo pour chacune des nefs de la chapelle de la Salpêtrière. On attend avec autant d’impatience la reprise de l’inoubliable Sacre du printemps de Pina Bausch, surtout que l’œuvre est ici confiée à des interprètes venu·es de toute l’Afrique. Après une folle Nuit des rois, l’Allemand Thomas Ostermeier retrouve William Shakespeare et la troupe de la Comédie-Française autour du Roi Lear dans une nouvelle traduction confiée à Olivier Cadiot.
S’agissant de nos scènes, c’est toujours un bonheur d’être témoin du mélange des cultures à l’œuvre. Sans parler d’exception culturelle, cette manière de pouvoir suivre les foisonnements d’une création artistique venue du monde entier est un privilège immense dont on ne saurait se priver.
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