Poush. Le nom est né d’un calembour. La version “art world English” de la porte Pouchet à Clichy. Et pourtant, depuis février 2020, l’immeuble d’anciens bureaux à l’abandon était bel et bien devenu un lieu d’art. Un repère placé sur la carte du Grand Paris de l’art, où l’on avait fini par prendre ses aises, retournant arpenter les ateliers d’artistes et lieux d’exposition
En mai 2020, les premières portes ouvertes publiques de Poush Manifesto – le nom complet – dévoilaient les espaces du projet, installés sur trois étages qui, à terme, en deviendront neuf. Un repère placé sur la carte du Grand Paris de l’art, où l’on avait fini par prendre ses aises, retournant arpenter les ateliers d’artistes et lieux d’exposition.
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Ce n’était pas la vue panoramique imprenable, ni même les (fausses) rumeurs d’un accès au toit qui, deux ans durant, faisaient revenir les arpenteurs des lieux d’art. Plutôt l’appétence pour une tranche coupée dans le vif d’une certaine génération d’artistes, celle réunie par Hervé Digne et Laure Confavreux-Colliex, confondateurs de l’agence de production culturelle Manifesto, sous l’œil avisé d’Yvannoé Kruger, directeur artistique de l’aventure. Artistes, chercheurs, designers, curateurs, cuisiniers et musiciens y furent au total 220 à partager ces couloirs à la grise moquette, qu’ils vinrent pendant deux ans habiter, teinter, colorer de leurs projets en cours de gestation.
Certes, pour certains, le nom, celui d’un “incubateur d’artistes”, avait de quoi faire tiquer. Les visites organisées à destination des collectionneurs et autres journalistes également. Pas moins que la contrainte pour les artistes d’être prêts à les accueillir, dévoilant aux regards l’intimité dès lors mise en scène du travail. Mais il n’empêche qu’à la fermeture des lieux pour déménagement, le premier week-end de février, le constat demeurait : au fil de ses deux années d’existence, Poush Manifesto était devenu un centre, une étape où l’on prenait le temps, où l’on venait pour visiter un artiste tout en repartant après en avoir découvert dix autres.
Dans la foulée, Manifesto annonçait la prochaine destination des ateliers. Direction Aubervilliers, pour une installation imminente au sein des bâtiments de béton et briques polychromes de l’ancienne parfumerie L.T. Piver. Là, au sein d’un ensemble de douze bâtiments, les artistes, d’abord sélectionnés par appel à projet auprès des anciens résidents, disposeront de deux années sur place – en vue, nous indique-t-on, d’un lieu permanent encore à l’étude. Ouverture prévue en mars !
Poush Manifesto 6 boulevard du Général Leclerc, 92110 Clichy
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