[Edouard Louis, rédac chef] La photographe sud-africaine Zanele Muholi, héritière d’une pensée féministe noire, œuvre et lutte pour documenter l’histoire de la communauté lesbienne, queer et trans de son pays.
Depuis que son travail a été présenté aux Rencontres d’Arles en 2016, au Havre dans l’exposition collective L’Autre Continent, puis en 2017 dans l’expo Art/Afrique – Le nouvel atelier à la Fondation Louis Vuitton à Paris, Zanele Muholi s’est imposée en France dans le paysage photographique. Cette artiste sud-africaine installée à Johannesburg, après avoir grandi dans un township à Durban, se définit d’abord comme une “activiste visuelle”.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Mêlant indissociablement son art visuel à son militantisme politique, elle documente les visages de la communauté lesbienne et transgenre noire de son pays, dans une pratique à la fois puissante et subtile, héritière d’un féminisme africain, souvent rattaché au terme “womanism” introduit entre autres par les auteures Alice Walker ou Angela Davis, qui posèrent les bases théoriques d’une pensée féministe noire, distincte du féminisme occidental.
Ses récentes séries, comme Somnyama Ngonyama, mettent en lumière des autoportraits saisissants, illustrant de façon théâtrale l’histoire récente de l’Afrique du Sud. Créatrice d’une plate-forme internet, inkanyiso.org, Zanele Muholi œuvre par tous les moyens à “réécrire l’histoire visuelle queer noire et trans de l’Afrique du Sud afin de faire connaître au monde entier la manière dont nous résistons à l’ampleur des crimes de haine qui ont lieu”.
Zanele Muholi : Somnyama Ngonyama (Hail the Dark Lioness) Jusqu’au 27 mai, MAMBA, Buenos Aires
{"type":"Banniere-Basse"}