Invitée au Festival d’automne, Marlene Monteiro Freitas présente à la Grande Halle de la Villette sa version du “Pierrot lunaire” d’Arnold Schönberg.
Quelques notes de piano. Le silence. Et la chanson de Sinéad O’Connor, Nothing Compares 2 U qui réveille la salle en douceur. Pierrot Lunaire commence alors par des sons étouffés, cassés, des notes lancinantes et des instruments qui toussent, grincent et chuchotent dans le micro. Jusqu’à ce que la voix de la chanteuse Sofia Jernberg, coiffée d’un chapeau avec un pompon fuchsia, jaillisse.
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îlot au cœur de la salle, le plateau des musicien·nes s’observe de tous les côtés. On aperçoit ainsi Andreas Lindenbaum tiré sur les cordes de son violoncelle, Bernhard Zachhube souffler dans sa clarinette et le chef Ingo Metzmacher s’agiter. L’ensemble du Klangforum Wien et ses mouvements dans l’espace retiennent notre attention et notre souffle. L’archet devient épée, les tabourets circulent. Les musicien·nes jouent, dans tous les sens du terme, avec leur voix, leur corps, avec les vibrations des outils sonores, leur emplacement sur scène.
Laboratoire musical
Une interprétation ludique du Pierrot lunaire (1912) qui ne fait pas d’ombre à la vision expérimentale d’Arnold Schönberg, pièce mi-chantée mi-parlée inspirée de la chanson de cabaret. Le Pierrot de la Cap-verdienne Marlene Monteiro Freitas n’échappe pas au côté laboratoire du mélodrame, on y souffre le plaisir du son, de ses trémolos et de ses crissements, on y mélange la volupté mélodique et l’écriture hiératique. Une pièce novatrice à l’époque, qui n’a rien perdu de sa modernité.
Pierrot lunaire (mélodrame) de Marlene Monteiro Freitas, du 25 au 27 novembre à La Villette
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