Ces dernières semaines, vos boîtes mail ont peut-être été investies par cet énigmatique slogan : “Performance proletarians !!!” Sans autre commentaire qu’un graphisme rageur, ce teasing massif conduisait tout droit à un site du même nom diffusant des vidéos d’art (différentes d’une semaine à l’autre) et un générique prometteur. Pour ceux que la manoeuvre intriguerait, […]
Ces dernières semaines, vos boîtes mail ont peut-être été investies par cet énigmatique slogan : « Performance proletarians !!! » Sans autre commentaire qu’un graphisme rageur, ce teasing massif conduisait tout droit à un site du même nom diffusant des vidéos d’art (différentes d’une semaine à l’autre) et un générique prometteur.
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Pour ceux que la manoeuvre intriguerait, sachez que derrière cette opération camouflage, ce sont deux artistes, Lili Reynaud-Dewar et Benjamin Valenza, et une institution, le Magasin de Grenoble, qui tirent les ficelles. Lili Reynaud-Dewar explique qu’il s’agissait là de la première étape d’un processus qui connaîtrait son épiphanie entre le jeudi 9 octobre à midi et le vendredi 10 octobre à minuit. Dans ce créneau horaire, tout un chacun pourra visionner, via le net, une série de performances qui se joueront en direct et à huis clos au Magasin de Grenoble.
« L’idée était pour une fois d’évacuer la question de la conservation et de l’archive qui surgit dès qu’on parle de performance », commente l’artiste. Comprenez qu’au-delà des trente-six heures de ce marathon live (rythmé par des vidéos qui serviront d’interludes), il ne restera rien de « Performance proletarians !!! » et des dizaines de happenings, reality-shows et autres interventions signées, entre autres, Hendrik Hegray, Erika Eyres, Mathis Collins, Chloé Delarue ou Léa Meier. Ni enregistrement ni documentation.
A l’origine de ce projet, il y a le livre du critique allemand Diedrich Diederichsen. « Dans On (Surplus) Value in Art, Diedrichsen pose la question de la valeur d’une oeuvre aujourd’hui, explique Reynaud-Dewar. Il montre comment cette valeur est aujourd’hui moins indexée sur le temps de production ou le labeur que sur l’artiste lui-même, son réseau, son éducation artistique. C’est lui qui emploie ce terme de prolétaires de la performance. Ce que nous cherchons ici à faire, c’est remplacer le travail par des formes de vitalité et d’énergie. »
Streaming live à voir ci dessous :
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