Entre l’insouciance des années 1910 et les prémisses de la guerre, une poignées de jeunes peintres allemands sont sur le point de révolutionner la peinture. Le musée de l’Orangerie ouvre un dialogue entre deux d’entre eux, August Macke et Franz Marc. Visite en images.
Il s’agit de la rencontre deux des trajectoires les plus fulgurantes du début du XXe siècle qu’orchestre actuellement l’exposition Franz Marc / August Macke. L’aventure du Cavalier bleu au Musée de l’Orangerie. August Macke et Franz Marc naissent tous deux dans les années 1880 et dès 1910, posent les bases de ce qui deviendra plus tard le groupe du Blaue Reiter (le Cavalier Bleu). C’est à l’Ecole des Beaux-Arts de Düsseldorf qu’August Macke fait la connaissance de Franz Marc, qui l’introduira aux cercles du Cavalier Bleu.
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Avant la fondation officielle du mouvement en 1914 par Franz Marc et Kandinsky, les principes sont en place. A Munich, une mouvance de jeunes peintres s’opposent férocement aux platitudes académiques. Ce qu’ils veulent, c’est la fusion des arts et la traduction en peintures d’émotions intérieures et de contenus idéologiques.
Après tout, les folles années 10 résonnent déjà des prémisses de la Première Guerre Mondiale, et l’art ne peut uniquement rester formaliste. Dès 1912, August Macke rencontre Robert Delaunay, puis Paul Klee. Les deux peintres, leur conception lyrique de la couleur qu’il fond de manière syncrétique avec les principes du cubisme et du futurisme, dynamise la courte production de celui qui sera fauché au front à 27 ans.
Quant à Franz Marc, il est sans doute plus connu. A la même époque que les premières œuvres d’August Macke, son vocabulaire pictural est en place : s’il fréquente assidûment les cercles intellectuels de l’époque, sa proximité avec Kandinsky ne le fera pas pour autant basculer dans l’abstraction à la recherche de correspondances cosmiques.
Ses motif à lui, ce seront le cheval et le monde animal, à fortes implications symboliques et psychanalytiques mais à l’exclusion de toutes formes humaines. Franz Marc également disparaîtra tôt, deux années après August Macke. Au musée de l’Orangerie, le rapprochement de ces deux figures stellaires témoigne tout autant de l’effervescence intellectuelle de l’époque que de l’élaboration de deux trajectoire individuelle et rebelles menées pinceau à la main au sein d’un siècle en train de s’inventer.
Franz Marc / August Macke. L’aventure du Cavalier bleu, jusqu’au 17 juin au musée de l’Orangerie à Paris
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