Sur la scène du Point Virgule, l’ancien chroniqueur du Petit Journal se dévoile à travers les questionnements d’un jeune homme de 20 ans.
On l’avait connu le visage presque poupin, l’air juvénile, le sweat-shirt à capuche et le sac à dos sur l’épaule. A l’époque, il n’avait pas encore le bac et s’amusait à demander le chemin des toilettes à Claude Bartolone en pleine journée du Patrimoine.
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Aujourd’hui, il a les cheveux longs, une barbe de plusieurs jours, et porte une chemise à carreaux. Sur la scène du Point Virgule, Panayotis Pascot a le débit qui fuse, souvent, mais le ton posé, toujours.
Pour son premier spectacle, l’ancienne tête du Petit Journal de Yann Barthès s’est entourée de Fary à la mise en scène. Résultat ? Presque, un spectacle drôle, touchant et introspectif.
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Loin de son image de jeune prodige du petit écran, “Pana le cool” offre un stand-up quasi psychologique sur “comment montrer ses sentiments”. Sur scène, il ne sera question que de ça. Et prennent corps les inquiétudes « classiques » d’un jeune de 20 ans, du style : “Je ne sais pas comment faire pour embrasser une fille”, lance-t-il en préambule. Tout y passe.
Les galères sentimentales, les potes, le coloc, la famille. Son père, surtout. Celui qui a grandi entre une mère institutrice et un père élu local dépeint une relation familiale complexe et bourrée de pudeur. “Mon père il déteste le fait de montrer les sentiments… et les dos-d’âne.” Le thème de la virilité traverse alors le spectacle en sous-texte.
La filiation décortiquée
Comme quand le père emmène ses fils dans la forêt pour un cours de “non-transmission de larmes”. On retiendra – entre autres – cette punchline : “Mets des slips sur tes phrases, on voit les couilles de tes émotions.” Il y a aussi cette mère, aimante, et beaucoup plus démonstrative que le patriarche.
Enfin ça, c’était jusqu’à ce que le Panayotis de huit ans ne monte pour la première fois à l’avant de la voiture, que la chanson Hey Jude des Beatles résonne dans l’autoradio, et qu’elle ne lui demande de passer cette chanson le jour de son enterrement… Et puis il y a ce coloc qui traverse une petite crise de la quarantaine et va voir une psy qui lui parle de “sortir de sa coquille”.
Dans une mise en scène sobre et efficace, Panayotis jongle entre imitations, anecdotes hilarantes et moments de vie désopilants. Le tout dans un dialogue autour de la notion de transmission, de la fracture générationnelle, et des relations périlleuses.
Le jeune humoriste n’évoque qu’une seule fois son expérience à la télé. L’occasion de revenir sur la réaction de ses parents. “Je suis trop fière de toi”, lui dit sa mère après son premier passage à l’antenne. “Je trouve que tu regardes trop dans le vide sur le plateau, t’as l’air d’un imbécile, c’est dommage”, a de son côté regretté son père… Bref, on rit, on se replonge dans notre lien filial et on fait sa propre introspection.
Presque, de Panayotis Pascot, au Point Virgule du mercredi au samedi à 21H15 jusqu’au 28 décembre 2019.
Et à retrouver au Théâtre de l’Atelier les 20 et 21 novembre 2019.
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