La nouvelle est tombée en fin de semaine dernière, comme un couperet : Olivier Py quittera la direction du théâtre de l’Odéon dans un an au terme de son mandat et sera remplacé par le metteur en scène suisse Luc Bondy. C’est ce que lui a annoncé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, lors du […]
La nouvelle est tombée en fin de semaine dernière, comme un couperet : Olivier Py quittera la direction du théâtre de l’Odéon dans un an au terme de son mandat et sera remplacé par le metteur en scène suisse Luc Bondy. C’est ce que lui a annoncé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, lors du rendez-vous qu’Olivier Py a sollicité après une semaine de folles rumeurs, dont le blog d’Armelle Héliot sur le site du Figaro s’est fait l’écho et le messager lundi dernier.
D’abord, le conseil d’administration du théâtre de l’Odéon a réagi avec vigueur aux rumeurs du jour. Car le bilan du mandat d’Olivier Py est, à ce jour, plus que positif : « Succès de fréquentation incontestable, carrefour intellectuel et esthétique, rajeunissement du public et, pour la première fois de son existence, l’obtention du soutien de la Commission européenne. »
Il répond point par point au cahier des charges d’un théâtre national à vocation européenne, tel qu’édicté par Nicolas Sarkozy aux lendemains de son élection. Ironie du sort.
Un tel bilan vaut souvent renouvellement de mandat. Mais les dernières nominations du ministère de la Culture à la tête d’institutions théâtrales répondent plus souvent à l’arbitraire qu’au déroulement habituel des procédures et l’éviction d’Olivier Py ne fait pas exception à cette nouvelle règle.
« Je n’ai eu aucun loisir de défendre mon bilan, réagit Olivier Py samedi 9 avril. Le ministre ne m’a donné aucune raison et je remarque qu’il est très rare de prendre une telle décision si tôt. En général, il y a concertation avec le ministère. C’est une sanction très dure pour moi et pour toute mon équipe. Les salariés du théâtre ont écrit au ministre et au Président. J’attends la confirmation de cette annonce par le Président de la République qui m’a nommé. Mais je réagis dans le plus grand respect de la vie institutionnelle. Simplement, je pense que je fais les frais de quelque chose qui me dépasse. »
Adagio, son spectacle sur François Mitterrand, aurait-il joué le rôle de déclencheur dans cette décision ? « Je n’en sais rien. Mais Frédéric Mitterrand ne l’a pas vu, il n’a d’ailleurs vu aucun de mes spectacles. » Ce qui ne l’a pas empêché de le féliciter pour le « remarquable travail accompli ».
Dès samedi, un spectateur a créé sur Facebook une page de soutien. A suivre…
Fabienne Arvers