La 13e édition de Nuit Blanche mettra le « street art contemporain » à l’honneur.
C’est les pieds dans les gravats et la nouvelle percée futuriste de la gare d’Austerlitz en arrière-plan qu’Anne Hidalgo, son premier adjoint en charge de la culture Bruno Julliard, et José-Manuel Gonçalvès, directeur du 104, ont dévoilé lundi 8 septembre le programme de la 13e édition de Nuit Blanche.
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« De la continuité et une remise en question »
“De la continuité et une remise en question”, a promis la maire, dépositaire de ce projet culturel phare conçu par Delanoë avant d’essaimer dans le monde entier (cette année, ce sont 30 capitales qui célèbreront l’art contemporain). Pour la continuité, on peut parier sur la grosse artillerie de Nuit Blanche, ses 1,2 millions d’euros et ses productions monumentales. Portée par José-Manuel Gonçalvès, cette édition fait étonnamment le pari d’un parcours rive gauche (quand on aurait pu attendre le directeur du 104 du côté du canal de l’Ourcq ou de Belleville), avec 8 GR, ou “randonnées artistiques” et leur lot de “paysages et de points de vues”.
Rien de nouveau sous le soleil de Nuit Blanche donc, si ce n’est cette année la volonté de s’en tenir strictement au cadre de l’espace public (pour éviter le problème récurrent des jauges limitées) et surtout le désir de pérenniser certains des projets « 3 semaines, 1 an ou plus ». Une mini révolution dans le dispositif éphémère d’une Nuit Blanche apparentée depuis toujours à une forme d’entertainment culturel, que l’on doit sans doute pour partie à la crise qui, décence oblige, interdit désormais toute forme de dépenses aux allures de feu d’artifice. Mais aussi au développement discret et passionnant de nouveaux modèles de développement culturel comme celui porté par Les Nouveaux Commanditaires que Bruno Julliard a cités en conclusion.
Arrivée massive du street art
Enfin, l’autre surprise de cette Nuit Blanche 2014, c’est sans conteste l’arrivée massive du street art. Un « street art contemporain » a précisé José-Manuel Gonçalvès, qui entend par là même crédibiliser cette pratique massive mais encore considérée comme suspecte par nombre d’acteurs du champ de l’art.
C’est donc tout naturellement que le 13ème arrondissement, où le maire Jérôme Coumet défend depuis 2007 une politique très favorable à ces formes d’expression publique, se retrouve cette année au cœur du projet de Gonçalvès. Et en particulier du volet « Open musée street art contemporain », qui mêlera street artistes (Jef Aérosol, le collectif Boa Mistura, Borondo, Spy, Jan Vormann ou Thomas Canto) et artistes plasticiens, de Jacques Villeglé au jeune Hicham Berrada qui activera sur le Quai du Pont d’Austerlitz, sa « soupe primitive », une citerne à ciel ouvert dans laquelle cet artiste-laborantin mènera ses expériences à échelle 1.
Gare d’Austerlitz toujours, c’est sur le chantier de la nouvelle portion de voies que le madrilène Pablo Valbuena mettra en scène son spectacle cinétique tandis qu’à quelques stations de métro, Thomas Canto donnera la berlue aux visiteurs du tunnel de la rue Watt. En tout ce sont huit GR qui seront proposés aux noctambules guidés par le tracé bleu qui quadrillera le sol de la capital.
Claire Moulène
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