Aux âmes vagabondes et amateurs·trices d’art, voici sept arrêts dans de grands musées d’art contemporain pour fleurir sa créativité tout l’été.
Traverser la nuit à Lisbonne, Portugal
Fondé en 2014, le Musée d’Art, Architecture et Technologie de Lisbonne célèbre la Saison France-Portugal en accueillant entre ses murs la collection Antoine de Galbert (fondateur du centre d’art contemporain La Maison Rouge aujourd’hui fermée). Après une virée au Padrão dos Descobrimentos, les touristes et amateur·trices d’art pourront se rafraîchir en admirant une centaine d’œuvres d’artistes internationaux tels que Constantin Brâncuși, Annette Messager, Christian Boltanski, Gilbert & George ou encore Annie Leibovitz. Sculpture, photographie, art plastique… L’exposition Traverser la nuit a été pensée comme une promenade nous guidant de l’obscurité de la nuit à la naissance du jour. Dans le noir, nos repères sont flous et nos sens perturbés, c’est là dans ce territoire propice aux rêves et aux songes que l’exposition a décidé de se nicher, et de nous bercer. EP
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Jusqu’au 29 août 2022, au Maat
Dorothy Iannone à Copenhague, Danemark
Féministe, épique, érotique et coloré, si vous ne connaissez pas le travail de Dorothy Iannone, rendez-vous cet été au Louisiana Museum of Modern Art. L’Américaine, aujourd’hui installée à Berlin, débute sa carrière de peintresse dans les années 1960 et s’inspire dans ses œuvres de ses propres expériences amoureuses et charnelles. Ses travaux – entre peintures, collages et sculptures (aux faux airs de Niki de Saint Phalle) – s’appuient sur des références allant de l’antiquité, au cinéma, en passant par le tantrisme indien et le bouddhisme. Il est évidemment question de la figure de la femme, mais aussi d’émancipation sexuelle et d’union extatique. Régulièrement censurée, Dorothy Iannone sera jusqu’au 11 septembre 2022 dans l’un des plus beaux musées de Copenhague. Un lieu d’expression et de visibilité pour cette artiste sulfureuse qui peint autant l’amour que la liberté. ZD
Jusqu’au 11 septembre 2022, au Louisiana Museum of Modern Art
Louise Bourgeois: The Woven Child, à Berlin, Allemagne
On connaît ses araignées, moins ses œuvres textiles ! The Woven Child (L’Enfant tissé) présente à Berlin les œuvres liées au textile de Louise Bourgeois (1911-2010). Figure artistique majeure du XXe siècle, elle entame ce travail lié aux tissus dans les années 1990 alors qu’elle est âgée de 80 ans. Le textile a une symbolique toute particulière pour l’artiste qui a grandi auprès de parents tapissiers.
Louise Bourgeois conserve tout. Les tissus, utilisés pour ses sculptures, sont donc d’anciens vêtements ou nappes qui lui ont appartenu ou qui sont associés à des personnes proches. Ces pièces deviennent des reliques qui permettent de conserver un souvenir des personnes qu’elle a connues. L’espace d’exposition Martin-Gropius-Bau, au centre de Berlin, permettra ainsi d’avoir une vue d’ensemble de l’artiste et de comprendre comment, chez Louise Bourgeois, l’aiguille présente une force de réparation, les coutures sont apparentes et s’associent au processus de guérison. AP
Du 22 juillet au 23 octobre 2022, au Martin-Gropius-Bau à Berlin.
Lubiana Himid, à Londres, Angleterre
Son univers coloré, composé de peintures en aplats ou d’installation, explore les questions autour des représentations, du pouvoir et de l’impérialisme. Figure du British Black Arts Movement, l’artiste autrefois scénographe pour le théâtre participe depuis les années 1980 à travers ses peintures figuratives, à mettre en lumière la créativité et le talent des artistes femmes noires. En 2017, elle devient d’ailleurs la première femme artiste noire à remporter le célèbre Prix Turner. AP
Jusqu’au 2 octobre 2022, à la Tate Britain.
Cinthia Marcelle à Barcelone, Espagne
Artiste brésilienne spécialisée dans la photographie, la vidéo et les installations à grandes échelles, Cinthia Marcelle est une artiste engagée qui s’inspire d’observations de la vie quotidienne, d’objets typiques et d’interactions entre individus pour créer. Composées d’images animées et d’installations imposantes investissant l’environnement spatial, ses œuvres sont réalisées en collaboration avec des individus tantôt ouvrier·ères, agriculteur·trices ou encore musicien·nes. Une rencontre sur un projet artistique commun qui produit des associations subtiles entre classes sociales, travail et hiérarchie.
Cet été le MACBA, le musée d’art contemporain de Barcelone, propose au public de venir découvrir la première exposition personnelle en Espagne de l’artiste. Une exposition qui rassemble un corpus des œuvres réalisées par Marcelle depuis les années 2000, parfois reconfigurées, pour mettre en valeur son travail engagé qui met l’accent sur les dynamiques collectives de relation et de pouvoir, l’éducation mais aussi l’empathie et l’amour. ZD
Du 15 juillet 2022 au 8 janvier 2023, au MACBA
Power(less) à Prague, République tchèque
Avec l’exposition Power(less), le Centre d’art contemporain DOX de Prague entend explorer durant les six prochains mois comment la dualité du pouvoir et de l’impuissance se reflète dans l’art contemporain. Détenir le pouvoir ou en être spectateur·trice : une poignée d’artistes tentent de mesurer où commence la “maladie” des despotes et comment la foule peut obéir aveuglément en plaçant un pont entre l’art brut et l’art contemporain.
Ce projet prend place lors du centenaire de la publication du livre Bildnerei der Geisteskranken (L’art des malades mentaux, 1922) du psychiatre et historien de l’art Hans Prinzhorn. L’ouvrage est devenu une source d’inspiration de l’art moderne et a contribué à la formation du terme “art brut”, qui regroupe le travail de personnes atteintes de maladies mentales, de marginaux et autres solitaires. MH
Du 3 juin au 6 novembre 2022 au Centre d’art contemporain DOX
Jeppe Hein à Stockholm, Suède
Le Moderna Museet de Stockholm propose cet été aux amateur·trices d’art et d’expériences de s’interroger sur une question presque métaphysique : “Qui êtes-vous vraiment ?” L’exposition interactive a été pensée, réalisée, et en partie scénographiée par l’artiste danois Jeppe Hein qui a souhaité engager le public en l’invitant à cocréer son œuvre. Indispensables pour Jeppe Hein, les spectateur·trices sont invité·es à interagir avec les structures, participer à des ateliers d’initiation et contribuer aux œuvres à coup de pinceaux. ZD
Du 21 mai au 28 août 2022 au Moderna Museet de Stockholm
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