Avec des acteur·trices en situation de handicap mental, la metteuse en scène revisite les cartes géographiques comme un condensé de notre rapport au monde.
Ici ou là. Deux petits mots comme points de départ et on risque déjà d’être perdu·es. Où est ici, et comment va-t-on là ? Mine de rien, c’est la question de base des premier·ères cartographes voici dix mille ans, reprise aujourd’hui par les quatre comédien·nes de la compagnie de L’Oiseau-Mouche en ouverture de Bouger les lignes. Un titre qui a l’avantage de parler du contenu de la pièce comme des interprètes de cette compagnie, composée d’acteurs et actrices professionnel·les en situation de handicap mental.
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Déroulant des panneaux de toile représentant toutes sortes de cartes, les quatre comparses nous font voyager dans le temps et l’espace. Il y a celles qui servent à se représenter le monde et à circuler d’un endroit à l’autre, comme les cartes routières, ou celles qui marquent les frontières. On passe des lignes qui relient à celles qui séparent. Derrière la naïveté apparente des dialogues se joue en sous-texte la réalité géopolitique d’un monde dont les frontières bougent en fonction des conflits et des guerres.
Le rêve a pris une claque
D’autres font rêver, comme les cartes des vents constituées de flèches. Une seule manque à l’appel, c’est la carte au trésor. À la place, nous avons le GPS. Vêtue d’une combinaison de cosmonaute, Caroline Leman s’envole en fusée pour rejoindre un satellite. Las, celui-ci ne fournit que les emplacements des McDonald’s. Le rêve a pris une claque.
Bouger les lignes mise en scène Bérangère Vantusso, mise en image Paul Cox, texte Nicolas Doutey, avec Mathieu Breuvart, Caroline Leman, Florian Spiry, Nicolas Van Bradandt. Du 5 au 8 octobre, Théâtre de l’Oiseau-Mouche, Roubaix, du 21 au 27 octobre, Studio-Théâtre [Hors les Murs], Vitry et en tournée jusqu’en mai 2022.
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