Onze artistes prennent acte de la déshumanisation engendrée par l’humanité elle-même et embrassent l’espoir d’échaffauder une communauté nouvelle.
On ne saisit jamais aussi bien ce qu’inclut la catégorie faussement universelle de l’humain qu’en se penchant sur son envers et sur ces êtres qu’une norme arbitraire exclut. S’il est vrai que l’une des principales tâches qui incombent aujourd’hui à la philosophie est de dépasser l’héritage occidentalo-centré de l’humanisme des Lumières, cette approche demande également à son tour à être nuancée, contextualisée et ancrée dans le concret des situations historiques et géographiques.
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À KADIST, l’exposition collective issue d’une réflexion entreprise en 2017 par la curatrice Nataša Petrešin-Bachelez s’en fait l’écho. Et, plus précisément, reflète le processus de déshumanisation en cours à l’échelle de l’Europe, et les relations de pouvoir à l’œuvre, héritage colonial et impérialiste, tout en ouvrant sur les stratégies de la réhumanisation.
L’exposition fait se côtoyer la documentation de l’exil et les rituels divinatoires ou performatifs de désidentification
Rassemblant onze artistes (Saddie Choua, Valentina Desideri, Denise Ferreira da Silva, Arely Amaut, Nilbar Güreş, Ibro Hasanović, Doruntina Kastrati, Olivier Marboeuf, Daniela Ortiz, Lala Raščić, Kengné Téguia), l’exposition fait se côtoyer la documentation de l’exil et des travailleur·euses précaires et les rituels divinatoires ou performatifs de désidentification, tout en embrayant, dans une dernière partie, sur un militantisme spéculatif où éclot, en plein, une charge poétique pluralisant les situations d’énonciation – pour une communauté élective en sécession, plutôt qu’en simple opposition aux voies (voix) d’un quelconque centre exogène.
Not Fully Human, Not Human at All jusqu’au 11 juillet, KADIST, Paris
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