Peter Sellars, Denis Podalydès, Caroline Guiela Nguyen… Voici notre sélection de spectacles à voir cette semaine.
L’Orage, par Denis Podalydès
On vit une période angoissante ? C’est le moment de se pencher sur L’Orage d’Alexandre Ostrovski, une pièce qui, pour Denis Podalydès, se concentre “sur toutes les formes de peur, de l’angoisse à la terreur. L’Orage, c’est la matérialisation de cette peur fondamentale au principe de vie des personnages”. Elle se déroule au XIXe siècle dans un coin perdu de Russie, loin de Moscou, avec vue sur la Volga, horizon indépassable où se noient désirs et illusions. À noter, l’adaptation du texte original par Laurent Mauvignier qui situe l’intrigue à la fin des années 90, après la chute de l’URSS et la montée en puissance des oligarques, et une belle distribution, de Philippe Duclos à Nada Strancar et de Mélodie Richard à Leslie Menu.
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L’Orage, d’Alexandre Ostrovski, mise en scène Denis Podalydès, aux Bouffes du Nord, Paris, du 12 au 29 janvier.
Fraternité, conte fantastique, par Caroline Guiela Nguyen
Créé il y a deux ans au festival d’Avignon, le dernier opus de Caroline Guiela Nguyen est une dystopie qui porte haut le flambeau du soin, de l’empathie, de l’attention portée à l’autre comme seul recours contre la catastrophe qui menace d’engloutir nos dernières certitudes ou illusions. Elle a été nommée fin décembre directrice du Théâtre National de Strasbourg, c’est là que se joue le spectacle pour démarrer l’année en beauté, en même temps qu’elle signe un livre manifeste passionnant sur son travail : Un théâtre cardiaque, réalisé avec la complicité d’Aurélie Charon, aux éditions Actes Sud.
Fraternité, conte fantastique, mise en scène Caroline Guiela Nguyen, au Théâtre National de Strasbourg, du 12 au 20 janvier.
La Mort de Danton, par Simon Delétang
Familier de l’œuvre de Georg Büchner dont il a déjà mis en scène Woyzeck et Lenz, Simon Delétang signe celle de La Mort de Danton à la Comédie-Française avec un point de départ fortement lié aux acteurs de la troupe : réunir Loïc Corbery dans le rôle de Danton et Clément Hervieu-Léger dans celui de Robespierre. Un duo qui tourne au duel et qui retrace les cinq derniers jours de la vie de Danton. Interrogation sur la mort, la révolution, la foi en ses idéaux, la pièce de Büchner, sans esquiver l’Histoire, creuse au plus profond de l’intime de ses personnages.
La Mort de Danton, de Georg Büchner, mise en scène Simon Delétang, à la Comédie-Française, du 13 janvier au 4 juin.
Tristan et Isolde, par Peter Sellars et Bill Viola
Parce qu’il nous a habitués à immerger l’univers lyrique dans le réel le plus immédiat et contemporain, on pouvait se demander comment Peter Sellars allait prendre en charge l’œuvre d’un compositeur, Wagner, adulé par le national-socialisme. Et comment la collaboration avec Bill Viola, qui a réalisé pour cet opéra un film d’art vidéo de quatre heures, allait s’inscrire au cœur de sa mise en scène. La réponse est simplissime : Peter Sellars et Bill Viola cultivent l’indépendance réciproque. C’est déjà une approche de l’amour, la grande affaire de Tristan et Isolde. C’est également une attitude politique, l’autre grande affaire de cet opéra comme ils nous avaient expliqués en interview lors de la création de Tristan et Isolde en 2014 à l’Opéra de Paris. Le revoir près de dix ans après est un immense bonheur.
Tristan et Isolde, de Wagner, mise en scène Peter Sellars, à l’Opéra national de Paris, du 17 janvier au 4 février.
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