Si l’artiste allemand Wolfgang Tillmans tisse une œuvre sensible depuis le début des années 1990, il n’en est pas moins engagé. Après s’être attaqué au Brexit, il compose aujourd’hui une série inspirée par le phénomène des fake news et le trouble qu’elles induisent sur notre rapport à la réalité.
Pour certains, ce sera les photos de rave 90’s. Pour d’autres, les natures mortes où la simplicité tutoie le sublime. Il y a encore les photos abstraites, celles qui figurent la dissolution du réel dans une mer de pixels. Qu’on les ait aperçues sur les cimaises des plus grands musées, au détour d’un magazine de mode ou dans la touffeur du Berghain à Berlin, les photographies de Wolfgang Tillmans sont cultes.
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A bientôt 50 ans, l’Allemand n’a jamais été aussi engagé. A Berlin, son espace autogéré Between Bridges accueille débats et expositions autour de l’avenir de l’Europe ou de la crise migratoire ; tandis que ses virulentes campagnes d’affichage, notamment contre le Brexit, n’épargnent ni la rue, ni Instagram.
Le portfolio que l’artiste a composé pour Les Inrocks témoigne de cet engagement. Issues d’une nouvelle recherche initiée en septembre 2017, ses images à la lisière du visible explorent le phénomène paranoïaque de l’“effet rebond” (“backfire effect”), où la conviction d’avoir raison l’emporte sur les faits rationnels.
Expo Wolfgang Tillmans Du 4 mai au 16 septembre, Carré d’Art-Musée d’art contemporain de Nîmes
Musique Source de Wolfgang Tillmans, disponible le 4 mai en vinyle et en streaming. La version originale est une pièce vocale de 16 min., remixée par le DJ et producteur allemand Roman Flügel
En photo ci-dessus : Paint Spill, 2018 ; Quelle est la probabilité que je sois le seul à avoir raison à ce sujet ?, 2017 ; CLC 001, 2017
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