Vide d’images, le dispositif conçu par Mathieu Copeland met en écho rêves de créateurs et compositions contemporaines inédites.
Il n’y a pas de plus beau rêve que l’idée d’en exposer les traces. Mais est-ce possible ? A ce défi de rendre palpable l’immatérialité d’une sensation et d’un souvenir, de transposer le désordre de l’inconscient dans l’ordre de la matière, s’ajuste l’exposition proposée par Mathieu Copeland. Les rêves ici ne produisent aucune imagerie : il n’y a rien à voir dans les salles de la Fondation Calouste Gulbenkian. Le vide iconique est compensé par une orgie de sons.
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Le dispositif conçu par Copeland repose sur cette mise en écho entre des musiques écrites par FM Einheit, ancien du groupe Einstürzende Neubauten, et des rêves écrits par douze créateurs, dont Apichatpong Weerasethakul, Pierre Paulin, Genesis P-Orridge, Lee Ranaldo…
FM Einheit interprète ces douze rêves par le truchement musical : les sons disséminés dans l’espace de la galerie, sortant de haut-parleurs collés au plafond, expriment sa lecture personnelle. Quant au visiteur, il se perd dans ses rêves, comme si ceux des autres contaminaient les siens.
Mathieu Copeland rappelle les mots de Yoko Ono : “Un rêve que l’on rêve seul peut être un rêve, mais un rêve que deux personnes rêvent ensemble est la réalité.” L’Exposition d’un rêve suggère que voir, c’est d’abord rêver et écouter ses rêves.
L’Exposition d’un rêve Jusqu’au 17 décembre, Fondation Calouste Gulbenkian, Paris VIIe
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