Le créateur de La Fonderie au Mans disparu le 7 décembre laisse une pièce en forme d’hommage au théâtre. Un tourbillon d’émotions aussi cruel que bouleversant.
Dire du spectacle qu’il décoiffe friserait l’irrespect tant François Tanguy avait mis de cérémonial dans sa pièce, en hommage à un théâtre imaginé en miroir des passions humaines. Se référant au vent d’autan, qui a la réputation de rendre fou, le metteur en scène lance sa troupe à l’assaut des éléments déchaînés. Les ombrelles des dames et les chapeaux des messieurs doivent être fermement maintenus pour ne pas s’envoler.
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Le souffle des bourrasques agite le capharnaüm de la remise où se déroule l’action. La violence de l’époque qui s’invite sur le plateau incite la troupe du Théâtre du Radeau à résister plus que jamais aux scories de notre modernité. Ici, sur des musiques de Dvorak, de Brahms et de Mahler, peu importe la folie du présent, on choisit de revenir à l’os des intrigues du passé dans un collage de scènes qui superpose Robert Walser à T. S. Eliot, Shakespeare à Kleist, en passant par Tchekhov. Une parenthèse magique dédiée à un artisanat du plateau qui relève ses saynètes de touches d’humour cruel.
Par autan conception, mise en scène et scénographie François Tanguy,avec Frode Bjørnstad, Samuel Boré, Laurence Chable, Martine Dupé, Erik Gerken, les 2 et 3 février, la Comédie de Caen, les 8 et 9 mars, CDN de Besançon Franche-Comté.
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