A travers la fascination exercée par le logo Adidas, le jeune artiste déconstruit la notion de look.
Si le MoMA à New York propose Items: Is Fashion Modern?, deux des expositions marquantes de la rentrée parisienne tournent elles aussi autour de la mode. Ou plutôt du vêtement, affranchi de l’industrie et de la dictature des collections, mais porté, usé, imaginé. Armure chez Alexandra Bircken, il se fait signe culturel chez Pierre Paulin.
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Au Frac Le Plateau, à Belleville, le jeune artiste, dont c’est la première monographie institutionnelle en France, entreprend une remontée mémorielle à travers un totem : une paire d’Adidas. Des baskets ornées d’un logo dans le sillage duquel surgissent les espoirs déçus du rêve américain et de la lutte pour l’émancipation de la jeunesse du ghetto, toute de sportswear vêtue, sur le rythme des beats 80’s de la chanson My Adidas de Run DMC.
https://www.youtube.com/watch?v=JNua1lFDuDI
Au fil d’un texte poétique et engagé, l’artiste aborde la difficulté très actuelle du sujet à se construire face à l’effondrement du collectif, à travers la question du “look” – comme un écho au “style” théorisé par Marielle Macé. “My Adidas est comme une onomatopée qui traduit un malaise intérieur… My Adidas, c’était un ‘moi, je’ qui permettait aussi de dire ‘nous’ sans discours.”
Ce texte, fragmenté d’onomatopées et de bruitages, on le retrouve dans une vidéo d’animation où la basket se fait mutante, dotée d’une excroissance en forme de gant blanc de Mickey. Mais aussi à travers des îlots de vêtements suspendus à une barre ou bien accrochés au mur, sur lesquels a été sérigraphié le texte. Situé là où l’on ne peut le voir, ou mal, ce dernier serpente sur l’intérieur d’une capuche, d’une poche ou d’une doublure. Indice de la subversion du logo générique par la dissémination intime de fragments romantiques. I. G.-L.
Boom Boom, Run Run Jusqu’au 17 décembre, Frac Le Plateau, Paris XIXe
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