A Paris, les frères Florian & Michael Quistrebert plongent dans la matière même de la peinture.
A force, j’aimerais voir programmée une rétrospective des peintures des frères Quistrebert, Florian & Michael de leurs prénoms, tant ces deux Nantais d’origine sont devenus “frères de l’ombre”, “Brothers of the shadow” disait un de leurs solo shows à New York en 2010, tant ils se sont déplacés, tant ils se déplacent encore, de série en série.
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Qu’y verrait-on ? En dix ans, un chemin parcouru, depuis les premières toiles figuratives, voire narratives, jusqu’au passage à l’abstraction – ombres noires empâtées des cathédrales de Gotham City, projections de spectres lumineux, revisitation spectrale du modernisme des années 30, vibrations cinético-psychédéliques.
Un air de Los Angeles à Paris
A la galerie Crèvecœur, installée dans de nouveaux locaux du quartier de Belleville, leurs toiles Overlight scintillent doublement : d’abord par les petites lumières LED incrustées dans la pâte informe et grossièrement posée sur la toile, ensuite par la peinture chromée qui les recouvre.
Avec vue sur parking, la galerie Crèvecœur prend alors un air de Los Angeles, où les Quistrebert Brothers font figure de garagistes illuminés et mystiques, capables de voir des signes et des messages clignotants dans leur collection particulière de “crash cars”. Pas étonnant que le titre de leur exposition, Hyperdelia, soit emprunté à une vidéo du groupe de rock Psychic TV, pionnier de la musique industrielle, composée notamment de Genesis P-Orridge.
Car il y a dans ces décompositions iridescentes quelque chose comme une technologie perverse. A moins qu’il ne s’agisse, tout simplement, de paysages lunaires, de prélèvements de croûtes extraterrestres, de surfaces ovni continuant à émettre dans l’espace les derniers faibles signaux de leur incompréhensible message intergalactique.
Hyperdelia jusqu’au 18 juillet à la galerie Crèvecœur, Paris XXe, galeriecrevecoeur.com
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