Le meilleur de l’art vivant cette semaine dans toute la France. Rubrique hebdomadaire du 6 au 12 décembre
Après la communauté des ventriloques de son dernier spectacle, Gisèle Vienne s’intéresse dans Crowd à l’univers des regroupements éphémères qui s’improvisent sous le signe des musiques électroniques (Festival d’Automne à Paris, au théâtre Nanterre-Amandiers du 7 au 16 décembre). Ecrit par l’auteur américain Dennis Cooper, Crowd est un spectacle de » danse-théâtre » qui réunit la marionnettiste allemande Kerstin Daley-Baradel et une quinzaine de danseurs venus d’Allemagne, d’Angleterre, de Suède et de France. Peter Rehberg officie aux commandes de la régie son et règle les entrées et sorties des interprètes en proposant un parcours dans la culture clubbing des années 90.
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Un nouveau temps fort démarre aux Subsistances de Lyon avec le festival Nuage Numérique, du 6 au 22 décembre. En ouverture, le tandem Adrien M et Claire B créent Mirages & Miracles, une exposition présentée comme » une tentative de fabrication, de toute pièce, d’un animisme numérique « . Matériau de base : des pierres et des casques de réalité virtuelle. Un projet poétique où le spectateur devient acteur d’un voyage où le silence des pierres se fait audible. Alors, » elles parlent des forces qui les ont consumées, des distances qu’elles auraient parcourues, des génies qui les habitent. A les regarder, à travers des fenêtres de réalité augmentée, elles deviennent transparentes et leur inertie palpite « .
Le spectacle de Nuage Numérique est une création du chorégraphe israélien Arkadi Zaides, Talos, du 14 au 16 décembre, qui aborde la question des frontières et de la technologie. « Ce travail est en fait une réponse à une initiative intitulée TALOS et financée par l’Union européenne entre 2008 et 2013. Ce projet officiel, auquel ont collaboré dix pays, avait pour but de concevoir un système avancé de surveillance des frontières terrestres de l’Europe. Susceptible d’être déployé en quelques heures à n’importe quel endroit, il impliquait la présence de robots mobiles et semi-autonomes censés remplacer les gardes-frontières humains. Il n’a cependant jamais vu le jour, et est demeuré au stade expérimental. A partir de ma question initiale, j’ai décidé de restreindre mes déplacements sur scène, de mettre en avant les mouvements inhérents au programme de sécurisation des frontières. »
Talos prend la forme d’une présentation avec des diapositives. Sur scène, un texte prononcé par un conférencier accompagne une projection grand format de matériaux tirés d’interviews et de vidéos documentaires. A l’issue de chaque représentation, un invité différent chaque soir débat sur les thématiques de Talos : Michel Lussault, géographe, le 14 décembre ; Jean-Michel Normand, journaliste, le 15 décembre et Isabelle Arvers, commissaire d’exposition et game artiste le 16 décembre. Signalons encore la performance ambulatoire Là-haut le Cloud, ici le soleil, de Pierre Amoudrouz, David Guerra, Pablo Jakob et Charlie Moine les 15 et 16 décembre, ainsi que la journée d’Art Games Demo le 16 décembre de 16h à 1h, un événement dédié à l’exposition d’œuvres vidéo et à la démonstration de jeux vidéo. Au programme : performances, demos de jeux, bar, DJ Set et conférences. Aux manettes : Isabelle Arvers et Chloé Desmoineaux.
Numérique encore. La 3e scène de l’Opéra Bastille fait son festival à la Gaîté Lyrique du 8 au 10 décembre. L’occasion de voir ou revoir les projections des 18 artistes qui font vivre cette plate-forme digitale de l’Opéra depuis sa création en 2015 dans un lieu dédié à la création numérique, en immersion totale. A noter, le concert d’Abd Al Malik, Spleen et Idéal, création musicale & 360° le 8 décembre, et les performances de Clément Cogitore, Battle Krump, le 9 décembre, et de Thierry Thieû Niang, Au cœur, pièce chorégraphique, le 10 décembre.
Place aux jeunes ! Avec la 9e édition d’Impatience, le festival du théâtre émergent, qui se déroule du 12 au 22 décembre au Centquatre, à la Gaîté Lyrique et au T2G de Gennevilliers. Neuf compagnies concourent cette année. Après délibération du jury, trois prix seront décernés le 22 décembre au T2G.
Au programme : Archivolte de la Cie Placement libre, les 12 et 13 décembre au Centquatre. Ce que je reproche le plus résolument à l’architecture française, c’est son manque de tendresse, écriture collective dirigée par David Farjon, du 12 au 14 décembre au Centquatre. Tue, hais quelqu’un de bien, mis en scène Linda Duskova, les 13 et 14 décembre à la Gaîté Lyrique, Walpurg-Tragédie, mis en scène Jessica Dalle, les 13 et 14 décembre à la Gaîté Lyrique. Médusé, du collectif Les Bâtards dorés, les 16 et 17 décembre à la Gaîté Lyrique. Un homme qui fume c’est plus sain, du Collectif Bajour, les 16 et 17 décembre à la Gaîté Lyrique. Ça occupe l’âme, de Marion Pellissier, les 19 et 20 décembre au Centquatre. Saison 1 – épisodes 01/02/03, de Florence Minder, les 19 et 20 décembre au Centquatre. Et pour finir, Ce qui demeure d’Elise Chatauret les 21 et 22 décembre au T2G.
Et un prix pour le titre le plus parlant, on peut aussi ?
Place aux jeunes encore au Théâtre de la Cité Internationale qui en fait même son cœur de projet. Son directeur, Marc Le Glatin, a mis sur pied le dispositif Cluster avec l’office de production Prémisses qui soutient les très jeunes compagnies. Suite à un appel à projet destiné à des artistes sortis depuis moins de quatre d’écoles supérieures d’art dramatique, deux équipes ont été sélectionnées. Cluster leur offre une résidence de trois saisons au Théâtre de la Cité Internationale, durant lesquelles elles seront accompagnées dans leur développement artistique, la structuration de leur compagnie, la diffusion et en production déléguée par Prémisses.
La première compagnie présente Trust-Karaoké panoramique, mis en scène par Gaëlle Dequiedt et le collectif La Phenomena, issu de l’Ecole du Théâtre National de Strasbourg (du 8 au 22 décembre au TCI). Une adaptation libre du texte de Falk Richter, écrit dans le contexte de la crise financière de 2007. Qu’en est-il dix ans après ? Vidéo, musique et karaoké sont de la partie et se mêlent au débat.
En janvier, le deuxième projet de Cluster présenté s’intitule Le Monde renversé, créé par un collectif composé de Clara Bonnet, Marie-Ange Gagnaux, Aurélia Lüscher et Itto Mehdaoui (du 11 au 25 janvier au TCI).
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