Rubrique hebdomadaire du 6 au 12 février
L’art du théâtre et De mes propres mains de Pascal Rambert
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Quand un auteur metteur en scène (Pascal Rambert) propose à acteur metteur en scène (Arthur Nauzyciel) de jouer l’un de ses textes, L’Art du théâtre, et qu’il s’agit de ces deux-là, ça se finit forcément par un diptyque auquel on ajoute De mes propres mains. Deux textes, deux monologues, créés du 6 février au 3 mars au théâtre du Rond-Point de Paris. Si le titre du premier semble éloquent, sa particularité réside dans le fait que l’homme de théâtre s’adresse à son chien. On a hâte de découvrir Arthur Nauzyciel en compagnie d’Elboy, un terre-neuve au pedigree impressionnant de la taille d’un veau… Le second est plus sombre, puisque l’homme qui nous parle veut en finir avec la vie et chercher l’endroit, l’heure précise où lui mettre un terme. Point commun entre les deux ? » Ce sont deux formes d’un élan vital « , clame Pascal Rambert.
Sidi Larbi Cherkaoui/Marco Goecke/Pontus Lidberg au Palais Garnier
Un programme de danse alléchant au Palais Garnier de l’Opéra de Paris qui réunit trois chorégraphes (du 6 février au 2 mars). D’abord, Faun de Sidi Larbi Cherkaoui, un duo magnifique sur la musique de Claude Debussy et Nitin Sawhney. Puis, deux créations : Dogs Sleep du chorégraphe allemand Marco Goecke que l’on découvre et qui signe sa première pièce pour l’opéra de Paris, qu’il qualifie de » rêve éveillé » ; suivie des Noces sur la musique d’Igor Stravinsky, par le chorégraphe suédois Pontus Lidberg. Egalement cinéaste, il est l’auteur du film de danse The Rain, sorti en 2007. Bref, une soirée résolument contemporaine !
La Fin de l’homme rouge, mise en scène Emmanuel Meirieu
Comme à son habitude, Emmanuel Meirieu s’est inspiré d’un roman pour construire sa mise en scène. Cette fois-ci, il s’agit du dernier roman de Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature en 2015, La Fin de l’homme rouge, » qui fait résonner les voix des témoins brisés de l’époque soviétique, voix suppliciées des Goulags, voix des survivants et des bourreaux, voix magnifiques de ceux qui ont cru qu’un jour ‘ceux qui ne sont rien deviendraient tout’, et sont aujourd’hui orphelins d’utopie « . Sur scène, on entend sept témoignages, de toutes les générations, portés par Evelyne Didi, Xavier Gallais, Anouk Grimberg, Jérôme Kircher, André Wilms, Stéphane Balmino et Maud Wyler. A voir aux Gémeaux de Sceaux du 8 au 17 février.
Gob Squad’s Kitchen (You’ve never had it so good)
On retrouve l’excellent collectif Gob Squad au Maillon de Strasbourg du 6 au 8 février, dans le cadre de Happy 20, avec une performance wahrolienne en diable. Sur le plateau, une équipe de tournage reconstruit en direct trois films expérimentaux de Wahrol, Kitchen, Sleep et Screen. Un plongeon aux sources de l’énergie underground des seventies mêlant contre-culture, féminisme, drogue et émancipation sexuelle. Spectacle en anglais et en français.
Roméo et Juliette de Boris Blacher à l’Opéra de Lyon
Né en Chine de parents germano-baltes et mort à Berlin en 1975, le compositeur Boris Blacher a écrit son opéra de chambre Roméo et Juliette en 1943-44 à la demande d’un éditeur viennois. A l’époque, son activité est brisée par les nazis qui classent sa musique comme dégénérée et il perd son poste d’enseignant au conservatoire de Dresde. Mais rien ne l’arrêtera de composer et Roméo et Juliette sera créé en concert à Berlin en 1947. Pour le metteur en scène Jean Lacornerie, monter aujourd’hui cet opéra de chambre est indissociable de la volonté de faire en même temps le portrait de Boris Blacher dans les années 40 : » La musique qu’il écrit est une musique allègre, festive, totalement dépouillée de pathos. Il déteste le sentimentalisme. Pour notre spectacle, avec Lisa Navarro (qui signe le décor), nous avons imaginé un groupe de jeunes gens qui se retrouvent dans une cave pour jouer Roméo et Juliette avec les moyens qui leur tombent sous la main dans les gravats et la poussière. Les photos du Reichtag noirci par les bombardements et couvert de graffiti par les soldats russes ont été notre point de départ. » Avec Emmanuel Calef à la direction musicale, Roméo et Juliette est présenté à l’Opéra de Lyon du 8 au 15 février.
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