Arthur Nauzyciel, Chloé Dabert, Justine Heynemann et Sabrina Kouroughli : voici notre sélection de spectacles à voir cette semaine.
Rapt, par Chloé Dabert
On ne s’appartient plus ! Le monde virtuel est aujourd’hui capable d’usurper et d’anéantir l’identité de tout un chacun. Dans Rapt, sa pièce aux allures de thriller, la Canadienne Lucie Boisdamour s’empare du sujet après avoir mené une enquête approfondie. On y suit les mésaventures de Louis, découvrant que quelqu’un publie en son nom sur Internet. Bienvenue dans les coulisses du Dark Web et de la manipulation à grande échelle qui menace chacun·e intimement. “Si j’ai choisi de monter cette pièce, nous dit Chloé Dabert, c’est parce qu’elle montre d’une façon qui me semble inédite combien notre objectivité est malmenée et à quel point nous nous en retrouvons aujourd’hui désorientés et vulnérables.”
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Rapt, de Lucie Boisdamour, mise en scène Chloé Dabert, du 24 au 29 janvier au CentQuatre, Paris, dans le cadre du festival Les Singulier·es
Culottées, par Justine Heynemann
Cultes, Les Culottées de Pénélope Bagieu font leur entrée au théâtre sous la houlette de Pauline Heynemann. Une adaptation haute en couleurs de ces portraits de femmes qui ont marqué l’histoire par leur culot : “Face à l’adversité, un père, une institution, une loi ou même la société tout entière : à partir de maintenant, on va faire comme j’ai décidé.” Ce feu d’artifices de personnages – une soixantaine tout de même ! – prend vie à travers le jeu, la danse, la musique ou le chant et réunissent sur le plateau Coraly Zahonero, Françoise Gillard, Élissa Alloula, Claïna Clavaron et Séphora Pondi. Show devant !
Culottées, d’après Pénélope Bagieu, mise en scène Justine Heynemann, du 25 janvier au 3 mars au Studio de la Comédie-Française, Paris
L’Art de perdre, par Sabrina Kouroughli
Une bonne dose d’autodérision : dès le titre de son roman, Alice Zeniter fait le choix de donner la parole à ceux à qui on l’a volée. Comme ses grands-parents par exemple, des harkis, ces “sacrifiés de l’histoire”. L’Art de perdre, c’est donc avant tout celui de plonger dans l’histoire des siens, d’en remonter le courant en recueillant des témoignages, de ce côté de la Méditerranée comme de l’autre, en Algérie, sur les traces de sa famille. Une parenté d’expérience que partage Sabrina Kouroughli, qui met en scène et interprète Naïma, personnage central du livre.
L’Art de perdre, d’Alice Zeniter, mise en scène Sabrina Kouroughli, du 25 janvier au 9 février au TGP de Saint-Denis
Le Malade imaginaire ou Le Silence de Molière, par Arthur Nauzyciel
C’était en 1999, Arthur Nauzyciel signait à Lorient sa première mise en scène avec Le Malade Imaginaire ou Le Silence de Molière, d’après Molière et une fiction de Giovanni Macchia. Un quart de siècle plus tard, il reprend ce spectacle fondateur qui s’articule autour de la figure d’Esprit-Madeleine Poquelin, la fille unique de Molière “dont toute l’existence fut entourée d’un profond silence”. Dans “ce manifeste pour un art du théâtre capable de consoler et de réparer”, écrivait Patrick Sourd dans nos colonnes lors de la reprise du spectacle l’an passé, on découvre l’histoire d’une fille “qui a dit ‘non’ au théâtre, ‘non’ à sa famille, ‘non’ à son père, ‘non’ à son nom”. Avec, en contrepoint, Le Malade imaginaire, “l’histoire d’un homme qui meurt au théâtre, en rêvant que sa famille lui pardonne d’être né Poquelin et de mourir Molière”.
Le Malade imaginaire ou le silence de Molière, d’après Molière et Giovanni Macchia, mise en scène Arthur Nauzyciel, du 26 janvier au 9 février à au théâtre Nanterre-Amandiers
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