“Tu sais, y’a drogue et alcool dans le processus créatif”. Tranquillement le rappeur Lino explique dans son titre 12e lettre (extrait de son album Requiem) que la prise d’alcool et de cannabis a un impact sur son écriture. Car la consommation de stupéfiants et son rapport à l’art ne date pas d’hier. En leur temps, […]
« Tu sais, y’a drogue et alcool dans le processus créatif ». Tranquillement le rappeur Lino explique dans son titre 12e lettre (extrait de son album Requiem) que la prise d’alcool et de cannabis a un impact sur son écriture. Car la consommation de stupéfiants et son rapport à l’art ne date pas d’hier.
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En leur temps, Henri Michaux, Jean-Paul Sartre, Jean Paulhan ou encore Antonin Artaud avaient expérimenté diverses substances psychotropes, que ce soit pour des raisons thérapeutiques ou artistiques. Mais les drogues aident-elles vraiment à créer ?
L’exposition Psilocybine. Quand la psychiatrie observe la création, actuellement présentée (jusqu’au 29 novembre) au Musée Singer-Polignac, 1, rue Cabanis (et non pas cannabis) dans le XIVe à Paris, permet de se faire une idée.
Elle se compose d’œuvres réalisées en 1960 et 1962 par des artistes anonymes et de jeunes artistes de l’avant-garde parisienne de l’époque (Jean-Jacques Lebel, Daniel Pommereulle, Philippe Hiquily ou encore Pierre-Xavier Laffite et Sam Mandel) ayant consommé des substances hallucinogènes, dans le cadre de tests thérapeutiques.
« L’intervention artistique contrarie l’hallucination »
« Le rôle du peyotl et de la mescaline dans l’histoire de la littérature et des arts est considérable », rappelle Le Monde. Les résultats observés sur les sujets de l’expérience sont variés : Laffite, d’ordinaire lent, « exécute une nouvelle œuvre toutes les trois minutes en moyenne », et Sam Mandel dessine des têtes détruites qu’il n’avait « jamais eu le culot de faire » auparavant.
On serait tenté d’en conclure que les drogues permettent de désinhiber l’artiste, afin qu’il déploie tous ses talents. Pourtant, Lebel dessine pour sa part aussi bien sous drogues que sobre. Après avoir lu la thèse du psychiatre qui l’avait observé, Henri Michaux en conclut ceci : « Contrairement à ce qu’auraient pensé les naïfs, l’activité, l’intervention artistique contrarie, submerge et même exclut l’hallucination, les illusions et la plupart des visions fantastiques ».
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