« Le corps est ma force de proposition » répète à l’envie Cindy Van Acker. Parole on ne plus juste pour qui a vu ces solos remarquables d’intelligence et d’engagement. Dans sa vie, il y a un avant et un après : l’avant c’est le classique qu’elle étudie et pratique en Belgique dont elle est originaire ; […]
« Le corps est ma force de proposition » répète à l’envie Cindy Van Acker. Parole on ne plus juste pour qui a vu ces solos remarquables d’intelligence et d’engagement. Dans sa vie, il y a un avant et un après : l’avant c’est le classique qu’elle étudie et pratique en Belgique dont elle est originaire ; Cindy Van Acker sera une danseuse remarquée au sein du Ballet Royal de Flandres qu’elle quitte pour une troupe plus ouverte, Le Ballet du Grand Théâtre de Genève.
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Mais l’interprète entend se réinventer : ce sera cet après, en Suisse, où elle est toujours installée. Un parcours à part, comme une révolte inconsciente face au diktat d’un corps académique formaté par le ballet. A ses débuts en solitaire, elle a ainsi fréquenté des milieux alternatifs. Un temps comme un trait d’union entre ces mondes. Cindy Van Acker trouve sa voie. « Passée d’une force de dénonciation à une force de proposition artistique ». Tout à Genève semble plus facile : un studio pour répéter? Il suffit alors de s’inscrire et c’est gratuit! « Je faisais mes répétition à mon rythme« .
Ces premières pièces, elle les a conçues sans subvention :
« Je travaillais à côté mais je pouvais aussi passer des heures à chercher dans un studio sans souci de montrer déjà une production. »
Au début des années 2000, le nom de Cindy Van Acker commence à circuler dans un réseau de salles averties. Corps 00 : 00 (en 2002), Fractie (en 2003) ou Kerbel (en 2007) impose une écriture ciselée, parfois souterraine, qui tranche avec la facilité d’une certaine danse ici (la Suisse) ou ailleurs (la France). On peut parler d’un minimalisme revendiqué mais ce serait réduire ce travail au plus près du corps à une vision un peu galvaudée. Un minimum de mouvements, certes, mais un maximum d’effets, entre hypnose et concentration. Il faut accepter d’entrer dans cet univers où le geste rampe, où les lumières découpent en une savante géométrie la danse, où la virtuosité, enfin, explose dans une répétition sensuelle.
Lanx/Obvie est tout entier dans ces belles contradictions d’auteur(e) portée par Tamara Bacci et Cindy elle-même. Obtus/Nixe, dans une création sonore de Mika Vainio, va encore plus loin dans cette approche du visible et de l’invisible. Servis par des danseuses d’exception, Marthe Krummenacher, -repérée cher William Forsythe autrefois- ou Perrine Valli, franco-suissesse douée, ces deux solos offrent une vision encore différente de la chorégraphie selon Cindy Van Acker.
« Le solo est une forme que j’aime parce qu’elle permet d’aller loin dans l’exploration des mouvements, dans la composition et dans la relation à l’interprète. »
Ces quatre solos sont présentés en alternance avec un solo de Pascal Rambert, Knockin’ on Heaven’s door, « un solo rock sur trois versions différentes de la chanson de Bob Dylan » conçu et chorégraphié pour Tamara Bacci.
Philippe Noisette
Obvie / Lanx / Nixe / Obtus du 25 mars au 2 avril au théâtre de Gennevilliers.
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