Le meilleur des expositions d’art contemporain dans toute la France en avril 2019.
Moon Palace
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Alors que la première photographie d’un trou noir vient d’être capturée et fait le tour d’internet, faisant sortir de l’imaginaire un invisible par excellence, la Lune continue de fasciner. Si l’on célèbre cette année le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 11 qui permit à l’homme d’y pose le premier pas, le satellite inspire les artistes depuis l’origine de l’humanité, et continue d’alimenter les représentations autant que les fantasmes. Après la grande exposition The Moon à Louisiania au Danemark à l’automne, après l’édition du festival Hors Pistes qui lui était consacrée en janvier dernier, c’est au tour du Grand Palais de s’y pencher et de proposer un tour d’horizon (élargi) rassemblant près de 200 œuvres de l’antiquité à nos jours. Un vaste panorama s’étendant de Man Ray à François Morellet, de Tintin à Sylvie Fleury, pour une histoire en apesanteur de l’humanité.
• La Lune, du 3 avril au 22 juillet au Grand Palais à Paris
Le musée imaginaire
A partir d’une carte postale d’un ministre allemand envoyé à son grand-père libanais, l’artiste Rayyane Tabet se lance dans une enquête doublée d’un périple. Au cours des trois dernières années, celui-ci se penche sur la mission archéologique menée par le premier, le diplomate et historien de l’art Max von Oppenheim, sur le site de Tell Halaf, au Nord-Est de la Syrie, au tournant du 20e siècle. Là, le grand-père de l’artiste l’assiste dans la mission de fouilles qu’il entreprend alors, une mission interrompue par les guerres et les conflits dont il tente alors de rassembler les fragments. Patrimoine familial, flux migratoires et conservation archéologiques se mêlent et fournissent la matière d’une exposition conçue en forme de récit poétique, FRAGMENTS, où la fiction permet finalement de colmater les brèches de l’écriture officielle de l’histoire.
• FRAGMENTS de Rayyane Tabet, du 12 avril au 22 septembre au Carré d’Art à Nîmes
Real Madrid, pas le club
De la rencontre entre deux noms absolument ingooglables (Sans Titre 2016, le nom de la galerie itinérante qui les accueille) et Real Madrid (le duo d’artistes accueilli) naît une proposition tout trouble. Dans un appartement en chantier du 5e arrondissement, le jeune duo, lauréat l’an passé des Swiss Art Awards, a imaginé une installation en forme de marécage. Tel est du moins le titre qu’ils ont donné à cet espace où tout glisse, élude et se décompose, un espace en transition où rien n’est donné ni fixé, ni les règnes, ni les âges. Parmi les vestiges de l’adolescence, les particules de chips orange fluo ou les bouteilles de bière contorsionnées comme des pétales de fleur les nénufars s’animent de bouches voraces et d’orifices affamés. Cet écosystème là témoigne d’une époque de transition, la nôtre, vécue cependant moins comme une fin (l’enfance, la modernité) que le début d’une autre (l’adolescence, le présent qui ne dit pas encore son nom), qui attire et captive par des œuvres-pièges emplies de l’élixir fertile et gluant du désir.
• The Swamp de Real Madrid, jusqu’au 20 avril à Sans Titre 2016 à Paris
Soleil noir
A l’élargissement du canon moderniste, à l’écriture d’une histoire de l’art plurielle, la galerie Balice Hertling rajoute un pierre angulaire en présentant une sélection issue du corpus de Behjat Sadr (cet été, la galerie mettait déjà à l’honneur l’art iranien). L’une des pionnières de l’art contemporain iranienne s’y révèle à la faveur d’un accrochage co-curaté par son petit fils Cyrus Goberville qui fait résonner les toiles abstraites avec un corpus méconnu de photographies et de collages. Célébrée pour ses abstractions où la lumière filtre au travers d’une chape de plomb noir pétrole, on la découvre également photographe du quotidien, attachée à traquer les infimes rais de lumières et les terrasses de café désertées. L’ensemble témoigne alors d’un parcours d’exil et de migration qui la mènera de Téhéran à Rome et de Rome à Paris, disloquant de l’intérieur les écoles et les carcans stylistiques à la faveur d’une conception au final éminemment contemporaines d’une subjectivité en mouvement, parcellaire et stellaire.
• Behjat Sadr, du 5 avril au 1er juin à la galerie Balice Hertling à Paris
Entrez sans frapper
L’invitation au désordre est lancée. Pour la cinquième année consécutive, Do Disturb, le week-end annuel consacré à la performance investit le Palais de Tokyo. Sous la houlette de Vittoria Matarrese, l’intégralité des espaces accueille les forces vives d’un médium qui s’impose comme celui du XXIe siècle, époque de corps en dissidence, désobéissants, turbulents et imprévisibles. Conçu comme l’ouverture à d’autres espaces, seront cette année invités à co-programmer des lieux comme Centrale Fies (Dro, Italie), Triangle France (Marseille, France), BAR Project (Barcelone, Espagne), Gasworks (Londres, Angleterre), le Centre Wallonie-Bruxelles (Paris, Fance), le Watermill Center (Water Mill, Etats-Unis) et le Centre national de la danse – CN D (Pantin, France). Les expositions restent ouvertes (et activées) : au programme Theaster Gates, Julien Creuzet, Angelica Mesiti, Louis Cyprien Rials et La Voix Libérée.
• Festival Do Disturb, du 12 au 14 avril au Palais de Tokyo à Paris
<< à lire et à voir aussi : Jenny Holzer au Guggenheim Bilbao en Espagne ; Isidore Isou au Centre Pompidou à Paris ; « Le Modèle Noir » au Musée d’Orsay à Paris ; « Take Care » à la Ferme du Buisson à Noisiel ; Thomas Schütte à la Monnaie de Paris ; Francesco Vezzoli à la Collection Lambert en Avignon ; René Daniëls au MAMCO à Genève ; « Cookbook’19 » à la Panacée à Montpellier >>
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