Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en région
« Make Truth Great Again »
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Le mensonge des apparences, la subversion du réel et le pouvoir des images, les artistes en savent quelque chose. D’où cette heureuse initiative de Martin Le Chevallier de réunir, enfilant cette fois la casquette de commissaire, dix-huit artistes ou groupes d’artistes lors d’une proposition au nom on ne peut plus explicite afin de proposer un état des lieux de la question : « Make Truth Great Again ». A la galerie Jousse Entreprise, Martin Le Chevallier présentera également son installation « Vidéo Münster », qui relate l’épopée d’une utopie communiste médiévale. Contre-point historique, l’artiste entend ainsi démontrer que le déferlement actuel de fake news ne constitue en réalité que « les avatars participatifs de la bonne vieille propagande« . Dans le domaine de l’art cependant, le travestissement des faits se fait pourtant fécond, joyeux et participatif.
« Make Truth Great Again » (cur. Martin Le Chevallier) à la galerie Jousse Entreprise à Paris
Biennale Circonférences
En 2015 se tenait à Le Carré à Château-Gontier une biennale. Or si le monde ne manque certes pas de biennales d’art contemporain qui sortent de terre comme des champignons, cette initiative était consacrée à un genre radicalement inédit : la conférence comme médium artistique. A l’époque des artistes-chercheurs et de l’essor de la performance, la conférence permet en effet de dépasser les restrictions formelles prépensées pour inventer une nouvelle manière a minima et anti-spectaculaire de se présenter au public – avec pour seul accessoires, un plateau nu, un micro et un pupitre. Du 9 au 11 mars se tient au même endroit la seconde édition, regroupant huit artistes et une multitude d’événements annexes. Parmi les intervenants, des artistes consacrés (ORLAN), plus jeunes (Dector et Dupuis) mais aussi, preuve de la volonté de ne tenir compte d’aucun cloisonnement des théoriciens et philosophes (Vinciane Despret)
Biennale Circonférences, deuxième édition, du 9 au 11 mars à Le Carré à Château-Gontier
Andre Butzer
Il faut lire la pratique d’Andre Butzer comme un condensé des ressources offertes par un medium : la peinture – qu’il préfère lui-même se qualifier d’artiste que de peintre, trop restrictif, en apporte la preuve supplémentaire. D’un expressionnisme débridé et pop peuplé de personnages cartoonesques à un minimalisme noir et blanc qui réactive les grandes heures du suprématisme, c’est peu dire que l’allemand, né en 1972, fait le grand écart. Considéré comme l’un des plus grands peintres allemands, il est pourtant quasiment inconnu ou presque du regardeur hexagonal. A la galerie Max Hetzler, galerie berlinoise disposant désormais d’une antenne parisienne, l’exposition monographique qui lui est consacrée fournit également l’occasion de se familiariser avec un artiste, une tradition et un médium rares sous nos latitudes. En parallèle, l’artiste participe par ailleurs à une exposition collective à la galerie Arnaud Deschin à Belleville, justement titrée : « Air de Berlin ».
Andre Butzer, jusqu’au 27 avril à la Galerie Max Hetzler à Paris et dans le cadre d’ « Air de Berlin » jusqu’au 2 avril à la Galerie Arnaud Deschin à Paris
Kevin Rouillard
Chez Kevin Rouillard, le contexte de présentation n’est jamais neutre. A l’origine de sa pratique, il y a le geste de la collecte, qui lui permet de rassembler un panel de formes dans son atelier, matière première de ses installations. Celles-ci réactivent alors l’imaginaire du museum d’histoire naturelle, et réinscrivent les fragments du quotidien ainsi amassés dans un appareillage muséal complexe et codifié. Vrai et faux, original et copie acquièrent alors le même statut dès lors qu’ils se retrouvent intégré à ce dispositif de vision. Par là, ce diplômé des Beaux-Arts de Paris, dont il sort diplômé avec les Félicitations en 2014, met également en évidence les mécanismes d’appropriation culturelle qui opèrent dans les musées. Ainsi de sa dernière série, exposée lors de sa première exposition monographique à a galerie Thomas Bernard / Cortex Athletico, bidons en tôle servant originellement au transport de marchandises au Cap-Vert mais également matériau de construction peu cher, se retrouve ici aplati de manière à former des tableaux monochrome – symbole par excellence du modernisme occidental.
« Extrait (tôle, choc) Contre-Attaque » de Kevin Rouillard, jusqu’au 15 avril à la Galerie Thomas Bernard / Cortex Athletico à Paris
« Penser dans les cordes. A boxing philosophy #3 »
Au DOC, squat artistique de Belleville, s’est progressivement mis en place une foisonnante programmation. Espace de travail certes, d’exposition au rez-de-chaussée, des événement ponctuels viennent également faire vivre le lieu : des projections de films, des concerts, mais aussi une université libre. Le 13 mars se tiendra le troisième événement d’une série de conférences-performées conçues par les philosophes Bastien Gallet et David Zerbib, consacrée à « la proximité entre pugilistes et amants de la sagesse » – entre boxe et philosophie, donc. « Sur un ring spécialement conçu, nous pourrons enchaîner les uppercuts théoriques et les parades métaphysiques mais au plus près des conditions physiques et stylistiques de la boxe« , annoncent d’ores et déjà les intéressés.
« Penser dans les cordes. A boxing philosophy, session #3 » (par Bastien Gallet et David Zerbib) le lundi 13 mars à 19h30 au DOC à Paris
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