Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en région.
Documenta 14
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Si vous fréquentez ce drôle de troupeau qu’est le monde de l’art, vous savez : la grande migration vers Athènes a commencé, annonçant l’ouverture ce weekend d’un événement rare. Tous les cinq ans, la Documenta, une exposition pointue, engagée et prolongée par toute une programmation annexe ambitieuse, renouvelle les formats de l’exposition et fournit la thématique des débats à venir pour les cinq prochaines années.
Cette année encore plus que lors des précédentes éditions, puisque la manifestation se retrouve partagée en deux à l’initiative de son directeur artistique, l’artiste polonais basé en Allemange Adam Szymczyk : cent jours à Athènes, puis cent jours à Cassel. Alors que l’Europe est divisée entre Nord et Sud, déchirée par les conflits économiques et migratoires, le geste est bien sûr éminemment polémique. Et courageux, puisqu’il s’agit d’un commentaire direct à l’actualité autant qu’une tentative prescriptrice de « déstabiliser l’unicité et la singularité de l’événement » et de sortir l’art de sa zone de confort. Disséminées à travers la ville d’Athènes, les premières initiatives, comme un Parthénon des livres ou les « 34 exercices pour la liberté » ont déjà été mises en place, comme nous en faisait le récit quelques jours avant l’ouverture le philosophe et activiste Paul B. Preciado, curateur des programmes publics à Athènes.
Documenta 14, du 8 avril au 16 juillet à Athènes en Grèce et du 10 juin au 17 septembre à Cassel en Allemagne
« Peter Kubelka. Monument Film »
Né en 1934 à Vienne en Autriche, Peter Kubelka s’est imposé comme l’un des cinéastes expérimentaux les plus importants de sa génération – de l’épithète expérimental, il prendra d’ailleurs ses distances, décrétant, lapidaire, que ce n’est pas lui qui est expérimental mais les autres qui ne font pas du cinéma. Proche d’un autre géant, Jonas Mekas, avec qui il fondera l’Anthology Film Archives à New York, Kubelka se base sur une mémorisation intégrale de tous les éléments visuels et sonores, qu’il réagence ensuite au terme d’un processus de montage complexe et codifié.
Intense, quasi-abstrait par moments, encyclopédique certainement, son art ambitieux trouve sans doute son acmé dans l’exposition « Une histoire du cinéma » qu’il conçoit pour le tout jeune Centre Pompidou en 1976, l’année même de son ouverture. A la manière dont il agence chacune des images au sein de ses films, le cinéaste se livre à l’exercice de l’exposition en regroupant plus de 300 films d’auteurs, chacun emblématiques à leur manière selon lui du « cinéma comme art ». Les 40 ans de l’institutions nous donnent l’occasion d’estimer à quel point le temps a donné raison à son regard, à travers une série de projections en accès libre.
« Peter Kubelka. Monument Film », projections et rencontre le 12 avril à 21h au Centre Pompidou à Paris
« Quickening »
Comme une écharde dans l’homogénéité du flux numérique, le réel fait irruption là où l’on ne l’attend plus. Ainsi les œuvres, souvent sérielles, souvent protocolaires, du jeune duo d’artistes Emilie Brout & Maxime Marion s’emploient-t-elles à réinscrire de l’incarnation, de la fiction et de l’humour par l’absurde, ces deux données que l’on pensait définitivement mises hors jeu par la condition algorithmique contemporaines, au sein même de leur champ d’intervention. Il y a deux ans, leur exposition monographique à la galerie 22m48, permettait de nouer connaissance avec certains œuvres emblématiques de leur pratique.
C’est le cas de « Ghosts of Your Souvenir », collection de photographies de touristes trouvées en ligne, mais où une attention plus fine permettra de repérer en arrière plan la présence en de l’un des deux artistes, transformant ces clichés sans qualité en autoportraits par contumace. Ou encore des « Untitled SAS », première œuvre à être déposée au Registre du Commerce et dont la valeur fluctue en fonction de ses actions, librements échangeables. Ce printemps, la galerie 22m48 leur ouvre à nouveau ses cimaises, pour un second volet présentant leurs recherches récentes.
« Quickening » d’Emilie Brout & Maxime Marion, du 13 avril au 27 mai à la galerie 22m48 à Paris
« Physical self »
A travers une pratique de found footage, Laura Gozlan aggrège dans ses vidéos des matériaux visuels provenant aussi bien de séries B que de documentaires scientifiques. En alchimiste, l’artiste, diplômée du Fresnoy et des Arts Décoratifs, compose les images post-humaines de notre modernité, où se mêlent et s’hybrident l’analogique et le numérique, dans une dialectique entre écran et installations pluridimensionnelles. En filigrane, cette « nouvelle chair » donne à voir et à éprouver les mythologies contemporaines, entre revival new-age, cybernétique et dystopie. A la galerie Escougnou-Cetraro, l’artiste présente une exposition monographique immersive, autour de la notion d’incarnation et de la fatigue d’être soi de l’individu 2.0.
« Physical self » de Laura Gozlan, du 15 avril au 13 mai 2017 à la galerie Escougnou-Cetraro à Paris
Lancement du magazine Initiales PK
Créature versatile, le magazine Initiales se plaît à changer d’atours, arborant fièrement, à chaque nouveau numéro, le nom de son sujet en guise de titre. PK, pour Pierre Klossowski, sont cette fois-ci les initiales qui ornent la couverture de ce neuvième opus. Edité par les Beaux-Arts de Lyon, avec pour rédacteurs en chef Claire Moulène et Emmanuel Tibloux, le magazine considère l’héritage d’un artiste sur la génération actuelle à travers des contributeurs invités. Le lancement de la revue, qui revient sur l’héritage de l’auteur allemand traducteur en français de Sade, mais aussi romancier, essayiste et scénariste, puis peinture à la fin de sa vie, aura lieu à la Fondation Ricard ce lundi 10 avril.
Lancement du magazine Initiales PK, le 10 avril à 19h à la Fondation Ricard à Paris
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