Chaque mois, retrouvez dans “Les Inrockuptibles” le meilleur des expositions à voir en France.
Pas d’automne sans photographie
À peine les œuvres de Paris+ par Art Basel mises en caisse par les galeristes que c’est déjà reparti ! Dans les années du Grand Palais Éphémère, place cette fois-ci, selon le calendrier traditionnel, au second grand rendez-vous de l’automne : la foire Paris Photo.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Quatre jours durant, près de deux cents galeries et éditeur·rices français·es et internationaux·ales convergeront vers la capitale. Au programme de cette 25e édition, focus sur des artistes invité·s (cette année, la comédienne Rossy de Palma), section curatée dédiée à l’émergence (Curiosa, cette année sous le commissariat de Holly Roussell) et le parcours Elles x Paris Photo (qui signale les femmes artistes au gré des stands).
Paris Photo, du 10 au 13 novembre au Grand Palais Éphémère à Paris.
Au-delà des évidences
C’est une grande fresque thématique transdisciplinaire comme on en voit trop rarement. Balayant la création des années 1950 à nos jours, tissant en particulier des liens entre littérature et arts visuels, Les Portes du possible explore, au Centre Pompidou-Metz, la science-fiction dans l’art – et inversement.
Au fil des quelque 2300 m² d’un parcours augmenté d’une scénographie immersive, renversante et renversée (les œuvres prennent entre, sur et parmi les cimaises de la précédente exposition), le panorama vise à réveiller les alternatives et fait le pari des utopies du XXIe siècle.
Parmi les artistes, surtout des jeunes ou des découvertes, mêlé·es aux pontes inratables du genre : de Lee Bul à Heather Dewey-Hagborg, Max Hooper Schneider à Robert Smithson en passant par Cao Fei ou Aïcha Snoussi.
Les Portes du possible. Art & science-fiction, du 5 novembre au 10 avril au Centre Pompidou-Metz.
L’Amour au temps du choléra
Le peintre Norbert Bisky peint les utopies et les désillusions de la jeunesse éternelle, celle qui s’éveille au monde et s’y projette à corps perdu. Adolescents en fureur de vivre, représentés au sein de grandes toiles figuratives à la lisière de l’abstraction : les membres se mêlent jusqu’à se confondre, les explosions torpillent d’une violence ectasique la représentation.
Né en 1970 à Leipzig en Allemagne, Norbert Bisky a lui-même connu la chute du mur et le Berlin hédoniste des années 1990. Et si aujourd’hui, un ensemble de ses toiles pare le mur faisant face au vestiaire du mythique club le Berghain, sa nouvelle exposition à Paris plonge plus précisément dans la génération grandie au cœur de la pandémie : y rêve-t-on pareil ? Avec les mêmes espoirs, coloris, configurations de groupe ?
Norbert Bisky. Utopianistas, du 5 novembre au 24 décembre à la Galerie Templon (rue Beaubourg) à Paris.
Les trois ami·es
Les trois comparses se rencontrèrent dès l’adolescence. Alexandra Bircken et Lutz Huelle feront toutes deux des études de stylisme au Central Saint Martins College of Art and Design à Londres, dans les années 1990, et la nuit, sortirent dans les clubs, époque Boy George. Avec et autour d’elles, on trouve également le photographe Wolfgang Tillmans, qui n’aura cessé de les photographier, comme on regarde ses ami·e·s mais également, une famille choisie queer.
La première, sculptrice, exposait déjà en solo au Centre d’Art Contemporain d’Ivry – Le Crédac. C’était en 2017, à la faveur d’une exposition sexuelle et sensuelle, d’objets-prothèses et de protections-armures. En l’alliant cette à Lutz Huelle, créatrice de mode à la tête de la marque éponyme, elle-aussi attachée à un déconstructivisme tous azimuts, émerge un portrait croisé et quelque chose comme un manifeste pour l’auto-détermination.
Alexandra Birken, Lutz Huelle, Wolfgang Tillmans, La Pensée corps, du 15 novembre au 28 janvier à la Fondation d’entreprise Pernod Ricard à Paris.
Nouvelle envolée
Après plus d’une année passée sans direction, l’iconique Magasin – Centre d’art national contemporain de Grenoble accueillait en février 2022 sa nouvelle directrice : Céline Kopp, tout droit arrivée de Marseille, où elle était à la tête de Triangle-Astérides, la structure de résidences et d’exposition à la Friche la Belle de Mai.
Quant à la réouverture, elle est fixée au 18 novembre. Au programme, des expositions, des performances, de nouvelles commandes d’œuvres et des espaces repensés et au centre, une exposition collective avec des œuvres d’Anna Solal, Prune Phi, Hannah Quinlan & Rosie B. Hastings ou encore Alvaro Urbano, ainsi qu’une exposition solo de Binta Diaw – et évidemment, une grande fête pour illuminer durablement ces nouveaux horizons.
Réouverture du Magasin – centre d’art contemporain le 18 novembre. La Position de l’Amour et Binta Diaw, la Plage noire, du 19 novembre au 12 mars à Grenoble.
{"type":"Banniere-Basse"}