Comme chaque mois, retrouvez le meilleur des expositions à voir en France.
Du refuge à la cage
Il y a quelque chose d’éminemment chorégraphique dans les photographies de Joanna Piotrowska. Quelque chose qui, à partir d’un geste en tension, de postures légèrement artificielles, fait surgir un cortège de spectres. L’étrangeté ordinaire que l’artiste polonaise et londonienne d’adoption incruste au cœur de scènes domestiques en noir et blanc sans ombres révèle les mécaniques de pouvoir qui régissent les relations familiales ou intimes, dessinant le théâtre à la lisière du visible d’une oppression douce et terriblement tenace.
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Joanna Piotrowska. Entre nous, jusqu’au 16 février au BAL à Paris.
La peinture figurative, panorama XXL
Si la peinture figurative n’en finit plus de perpétuer sa mainmise sur le monde de l’art globalisé, des foires aux fondations, la grande exposition du printemps à Montpellier l’aborde par son versant national. Cela sera donc, sur les deux sites du Mo.Co à Montpellier, un panorama de 122 artistes français·es ou basé·es en France, balayant deux décennies, avec pour la partie la plus contemporaine au Mo.Co. Panacée, des toiles de Carlotta Bailly-Borg, Neïla Czermak Ichti, Charles Hascoët ou Cédric Rivrain.
Immortelle. Vitalité de la jeune peinture figurative française, du 11 mars au 7 juin au Mo.Co. et du 11 mars au 7 mai au Mo.Co. Panacée à Montpellier.
Trash-maché
Le sculpteur Franz West (1947-2012) est l’enfant terrible de l’art autrichien, celui qui n’aura eu de cesse de rebattre les cartes entre l’art et la vie, l’art et l’artisanat, embrassant le trivial pour mieux inverser la représentation d’un corps. Carnavalesque et irrévérente, celle-ci anticipe un “trash” ne disant pas encore son nom. Le ou la spectateur·rice sera placé·e au cœur, comme l’indiquent ses fameuses Passtücke [Adaptatives], prothèses abstraites de papier-maché dont il invite chacun·e à se saisir. Après sa grande rétrospective en 2018 au Centre Pompidou, la galerie David Zwirner placera notamment au cœur de la sienne, plus intimiste, ces œuvres : le point d’entrée le plus viscéral à son corpus.
Franz West, du 2 mars au 13 avril à la galerie David Zwirner à Paris.
Techno-Atlantide
Nommé pour représenter la France lors de la prochaine Biennale d’Art de Venise 2024, Julien Creuzet présente à la galerie High Art un état de ses recherches récentes. Connu pour ses assemblages et installations sonores aux mélopées codéinées, il y adjoint depuis quelques années la vidéo en animation 3D, élargissant son afro-futurisme “drexciyien” à l’histoire technologique, géographique et identitaire.
Julien Creuzet. Les Possédés de Pigalle ou La Tragédie du Roi Christophe, jusqu’au 8 avril à la galerie High Art à Paris.
Chimie sucrée
La jeune artiste Diane Severin Nguyen crée des compositions qui plongent goulûment dans la matière contemporaine, celle où les objets de pacotille de la grande distribution capitaliste, bibelots de plastique et autres accessoires pailletés de supermarché, se retrouvent englués dans des liquides chimiques venant les désintégrer. Ce qu’elle en présente, ce seront des photographies, éclairages néons et lumières “tunées”, qui en révèlent l’attrait toxique et irrésistible comme autant de memento mori d’un monde post-naturel.
Diane Severin Nguyen, du 31 mars au 21 mai au Studio de la Maison Européenne de la Photographie (MEP).
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