Chaque mois, retrouvez dans “Les Inrockuptibles” le meilleur des expositions à voir en France.
Rave-olution
L’artiste anglais Jeremy Deller mêle comme personne art, musique pop, luttes sociales et histoire vernaculaire. Lauréat du Turner Prize, le prestigieux prix d’art de l’institution londonienne, et représentant de son pays à la Biennale d’art de Venise en 2013, on lui doit des œuvres qui sont des jalons de la culture visuelle : ses films dédiés à la fan culture (Our Hobby is Depeche Mode), ses reconstitutions de moments clés de l’histoire militante anglaise (The Battle of Orgreave) ou des traditions vernaculaires (Folk Archive).
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Ce travail en cours depuis les années 1990 est déjà culte et pourtant, il n’avait jamais été fait l’objet d’une rétrospective en France. C’est chose faite avec la monographie que lui consacre le Frac Bretagne, entre ses murs mais aussi en résonance avec le Musée des beaux-arts et La Criée centre d’art contemporain, au fil d’un parcours en trois lieux à l’échelle de la ville. Indispensable.
Art is Magic. Une rétrospective de Jeremy Deller, du 10 juin au 17 septembre au Frac Bretagne, Rennes.
Expo multijoueur·euse·s
Comme le roman au XIXe siècle puis le film au XXe siècle, le jeu vidéo est le médium du XXIe siècle. À partir de ce postulat de départ, le curateur Hans Ulrich Obrist fait évoluer, pour le Centre Pompidou-Metz, la grande fresque dédiée aux liens entre art et jeu vidéo qu’il a entreprise pour la collection Julia Stoschek à Düsseldorf.
Cela donne une exposition pléthorique dédiée à un thème encore peu exploré, des pionnier·ères des années 1980 (JODI, Rebecca Allen), 1990 (Philippe Parreno, Pierre Huyghe et Dominique Gonzalez-Foerster avec le projet Annlee) jusqu’à la création émergente (Sara Dibiza, The Institute of Queer Ecology, Jacolby Satterwhite).
Worldbuilding. Jeu video et art à l’ère digitale, 10 juin au 15 janvier au Centre Pompidou-Metz.
Démon·es indiscipliné·es
Le festival Move du Centre Pompidou, qui croise depuis sept éditions danse, performance et image en mouvement au sein d’un parcours entre des installations plastiques, revient pour sa 7e édition. Décalé de l’automne au début de l’été, l’orientation reste la même : creuser, à travers une attention portée à la jeune création internationale, le corps contemporain, ses lignes de force et de fuite.
Cette année, l’édition est majoritairement féminine. Comme son point de départ, la relecture de la figure de l’“hystérique” du XIXe siècle relue comme “merveilleux démons” par l’autrice Hélène Cixous. Cela sera donc l’excès et la perte de contrôle comme vecteur d’empouvoirement, à travers des invitations à des artistes comme Alexandra Bachzetsis, Lara Dâmaso, Dorota Gawęda & Eglè Kulbokaite ou encore Sophie Jung.
Festival MOVE (gratuit), du 15 juin au 2 juillet au Centre Pompidou, Paris
L’hyper vie
L’Australien Ron Mueck est l’un des principaux représentants de la sculpteur hyperréaliste. Auteur d’œuvres monumentales dont la rencontre interroge les limites de l’humanité pour mieux les étendre, il a rythmé l’existence de la Fondation Cartier. Première institution française à l’accueillir pour une exposition personnelle, en 2005 puis en 2013, c’est également entre les murs de la fondation que s’écrit le nouveau volet de son travail.
Au centre du parcours se trouve Mass, installation composée de plus de cent sculptures de crânes humains. S’ouvre, à partir de là et alentour, un parcours où la figure humaine est absente mais partout suggérée. Ainsi, un groupe de chiens, mais également un minuscule nourrisson, complètent le panorama dédié à une vie aux définitions étendues, non humaines et en transit.
Ron Mueck, du 8 juin au 5 novembre à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris
Écoféminisme originel
À l’hiver 2018-2019, le Jeu de Paume présentait une exposition consacrée à l’œuvre filmique de l’artiste écoféministe cubano-américaine Ana Mendieta (1948-1985). La fusion de la sculpture, du Land Art, de la performance et du body art trouve aujourd’hui une actualité qui ne s’est jamais démentie depuis la courte période de l’après-guerre où elle fut active.
À Montpellier, le MO.CO redouble cette récente approche parisienne pour venir cette fois-ci explorer le versant spatial de son travail, renouvelant la sculpture nord-atlantique en la replaçant précisément au contact de mythes indigènes et de l’art rupestre. L’exposition rassemblera une centaine d’œuvres, dont une dizaine inédites car récemment découvertes, pour un panorama total de peintures, sculptures et photographies.
Ana Mendieta. Aux commencements, du 3 juin au 10 septembre au Mo.Co. Panacée, Montpellier
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