Rubrique hebdomadaire du 14 au 21 novembre
Les Inaccoutumés à la Ménagerie de Verre
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Les Inaccoutumés de la Ménagerie de Verre (du 13 novembre au 8 décembre) sont, contrairement à leur appellation, un rendez-vous fortement addictif. S’y côtoient, comme d’habitude, des fidèles – Jérôme Bel avec Conférence sur rien, sur un texte de John Cage les 30 novembre et 1er décembre, ou Théo Mercier et Steven Michel avec Affordable solution for better living (version garage) les 16 et 17 novembre– et des nouveaux venus qu’on a toujours hâte de découvrir.
Cette année, ce sera Dirty Dancers d’Anna Chirescu et Grégoire Schaler (les 23 et 24 novembre). Elle est danseuse, de formation classique et contemporaine, a intégré la compagnie du CNDC d’Angers en 2013 et assiste depuis deux ans son directeur, Robert Swinston. Lui, a suivi une formation en design durant laquelle il a démarré une recherche sur le statut des objets scéniques et la conception de dispositifs performatifs. Depuis 2O14, il a collaboré à plusieurs projets de Théo Mercier en France et travaillé aux Etats-Unis avec l’artiste Matthew Barney et les designers Katie Stout et Evan Robarts. Sur le plateau de Dirty Dancers, Anna Chirescu et Grégoire Schaller sont rejoints par Florian Pautasso et proposent une performance chorégraphique » organisée à la manière d’une cassette audio en plusieurs pistes « . En jouant du contraste entre le corps du danseur amateur et du professionnel, chaque séquence traite avec légèreté de sujets graves. Par exemple : » Pourquoi à la Saint-Sylvestre, danse-t-on davantage la Macarena que Trio A ? » Je vous le demande un peu…
En attendant, c’est Open House de Clara Le Picard qui ouvre les festivités (du 13 au 15 novembre) en croisant les histoires de la Ménagerie de Verre et de la Silver Factory d’Andy Wahrol.
Jerada, chorégraphie Bouchra Ouizguen
Bouchra Ouizguen est de nouveau à l’affiche du festival d’Automne à Paris, pour notre plus grand plaisir, avec Jerada (du 15 au 17 novembre) au Centre Pompidou. Les quinze danseurs de la compagnie nationale de danse contemporaine norvégienne Carte Blanche sont transportés dans un espace géographique particulier : le désert. » Dans le désert, rien n’est superflu, il ne reste que la nécessité. » Certes, et mieux vaut rester groupés. Sur la musique de Dakka Marrachkia Baba’s Band, les interprètes dansent jusqu’à l’ivresse, l’épuisement. Un spectacle proprement hallucinant.
Mesure pour Mesure, festival théâtre et musique
L’emprunt à Shakespeare du nom de ce festival imaginé par Mathieu Bauer au Nouveau Théâtre de Montreuil (du 16 novembre au 19 décembre) se justifie par son contenu. La musique y côtoie le théâtre quand elles ne se mélangent pas. Pour sa 6e édition, Mesure pour Mesure présente pas moins de 18 propositions, des rencontres professionnelles (RITM, Rencontres internationales de théâtre musical les 30 novembre et 1er décembre). En ouverture, Tall Man de Surnatural Orchestra (du 16 au 22 novembre), un concert scénarisé. Suivi de L’Affaire La Pérouse, une création de poésie sonore d’Anne-James Chaton et Manuel Coursin qui sera présentée à la Pop, une péniche située au 61 quai de Seine. Quant aux RITM, elles ne se privent pas non plus de spectacles, entre deux débats. On pourra y écouter les Lectures (z)électroniques de Muerto Coco, la conférence concert de Greil Marcus, Lipstick Traces, savourer un dîner-concert avec La Tentation des pieuvres de Maguelone Vidal ou suivre la traversée musicale du Journal de bord d’Alessandro Bosetti.
Voilà pour le démarrage. Mais Mesure pour Mesure se poursuit en décembre de la plus belle façon. Avec When I die, a Ghost Story with Music de Thom Luz (du 4 au 6 décembre), on découvre le disque de Rosemary Brown, sorti en 1970, composé sous la dictée des fantômes de Chopin, Litz, Debussy et quelques autres compositeurs fameux. Sans oublier Kopernikus, un rituel de mort, un opéra de chambre de Claude Vivier, mis en scène par Peter Sellars (du 17 au 19 décembre) dans le cadre du festival d’Automne à Paris.
Le Mahabharata-Nalacharitam, mise en scène Satoshi Miyagi.
Au festival d’Avignon en 2014, c’est la Carrière Boulbon qui avait accueilli ce spectacle du Japonais Satoshi Miyagi qui réunit 26 acteurs, danseurs et musiciens du SPAC – le Shizuoka Performing Arts Center – dans un espace à 360°. A Paris, c’est à la Grande Halle de La Villette qu’on les retrouve (du 19 au 25 novembre). Tous vêtus de blanc, ils incarnent la multitude de figures – humaines, animales, divines ou végétales – de l’un des dix-huit livres qui composent le Mahabharata. Si Satoshi Miyagi a choisi le Nalacharitam, c’est parce qu’il condense la totalité de ce poème épique de la mythologie hindoue. « J’ai évité de situer le Mahabharata dans une époque précise, confiait-il aux Inrockuptibles en 2014. Cela peut être aujourd’hui comme il y a quelques siècles. Surtout, je me suis intéressé à des formes de théâtre plus ‘primitives’ encore que le No ou Le Kabuki. Dans ce cas, on ne se pose pas la question du genre et le public non plus. Cette confrontation des styles devient naturelle. » Si la forme est volontairement spectaculaire et intemporelle, le message est quant à lui de portée universelle.
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