Chaque semaine, le meilleur des expositions art contemporain, à Paris et en province.
Taryn Simon
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C’est l’une des artistes les plus novatrices de la photographie plasticienne contemporaine. Dans une œuvre aux résonances foucaldiennes, Taryn Simon, 40 ans, explore les politiques de représentation en associant photographie, texte et graphisme. Réalisées avec une rigueur quasi-scientifique, ses photographies, souvent des séries, enregistrent le réel de manière documentaire. Mais dans leur association avec le texte et leur disposition sur la page, l’ambiguïté se creuse. Au Jeu de Paume, sous le commissariat d’Ami Barak, on retrouvera une vaste sélection de ses œuvres depuis 2000. Dont sa première série, The Innocents, où elle documente plusieurs cas de condamnations illégitimes aux États-Unis, et pose la question de la crédibilité de la photographie dans le cadre de la justice. Dense et indispensable.
Taryn Simon, « Vues arrière, nébuleuse stellaire et le bureau de la propagande extérieure » (commissaire : Ami Barak), du 24 février au 17 mai au Jeu de Paume à Paris
« Le bord des mondes »
Le bord des mondes, l’expo qui donne son titre à la nouvelle saison du Palais de Tokyo, pose la question des marges de l’art. Ces dernières années, l’art brut est à la mode, qui s’expose entres autres à la Maison Rouge à Paris. L’exposition au Palais de Tokyo évite le terme, souvent controversé. Mais en garde l’interrogation : « Comment faire des œuvres qui ne sont pas d’ ‘art’ ? » Se glissent à la place laissée vacante par l’art l’invention et la créativité. « Des créatures de plage géantes de Theo Jansen aux étonnants chindogu de Kawakami Kenji en passant par les poétiques attrape-nuages de Carlos Espinosa, l’exposition invite à emprunter des sentiers interdits et à chevaucher sur la faille qui habituellement sépare la création artistique et l’invention créative. ». A découvrir également : Takis, 90 ans, figure marquante du Nouveau Réalisme, et les modules de trois jeunes artistes, Bouchra Khalili, Marie-Luce Nadal et Clément Richem.
Exposition collective « Le bord des monde » (commissaire : Rebecca Lamarche-Vadel), du 18 février au 17 mai au Palais de Tokyo à Paris
Davide Balula
Parmi ses matériaux de prédilection, Davide Balula a coutume de citer les éléments naturels – la terre, le vent, l’eau et le feu. Dans une précédente série, il enfouissait dans la terre des toiles vierges, exposées ensuite maculées, organiques et pleines de vie – au sens le plus littéral du terme. C’était en 2012 à la galerie Frank Elbaz, sa galerie parisienne, avec The Buried Works. Trois ans après, c’est l’air qu’il prend pour thème dans sa nouvelle expo solo. Il y a des précédents à l’air dans l’art. Et en premier lieu, « Air de Paris » (1919/1964) de Marcel Duchamp. La réactualisation qu’en propose Davide Balula l’aborde à travers le Wi-Fi et les chambres climatiques. Fadeur du quotidien moderne ? Bien au contraire. Dans la série Coloring the Wi-Fi, chaque sculpture émet un accès wifi ouvert, qui colore le téléphone portable du visiteur.
David Balula, « A journey through you and the leaves », du 21 février au 28 mars, à la galerie Frank Elbaz à Paris
« COOL / As a State of Mind »
Au sud, le cool se la coule douce. A Marseille, les curatrices Charlotte Cosson & Emanuelle Luciani poursuivent des recherches sur le « cool », une notion qui, selon elles, permet de dépasser les éternels antagonismes en art entre « high » et « low », entre la culture qui entre au musée et celle qui se vit dans la rue. L’an passé, elles présentaient l’expo A Sip of COOL à la galerie La GAD. Cette année, c’est au MAMO, le centre d’art perché sur le toit de la Cité Radieuse, qu’elles s’interrogent sur la permanence du cool, entre héritage libertaire et utopie numérique. Sont convoqués pour cela des figures phares de la scène californienne – Mike Kelly, Ed Ruscha, Aaron Curry.. – et des jeunes artistes de la génération des digital natives – dont Estrid Lutz & Emile Mold, Joel Kyack ou Rachel de Joode.
« COOL / As a State of Mind » (commissaires : Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani), du 14 février au 26 avril 2015 au MAMO – Centre d’art de la Cité Radieuse à Marseille
« Toilets not temples » (vidéo)
Vdrome.org est une plateforme en ligne qui propose une programmation régulière et gratuite de films d’artistes. Comme dans un cinéma, chaque film y est montré durant une période limitée. A l’initiative du magazine d’art contemporain Mousse, Vdrome présente cette semaine le film Toilets not Temples (2014) de l’artiste Will Benedict et du journaliste David Leonard. Son thème ? L’agriculture intensive sur fond d ‘anthropocène, un terme qui décrit la nouvelle ère géologique dans laquelle nous nous trouvons, où il n’est plus possible de nier les conséquences de l’action humaine sur l’écosystème. A la clé, un récit post-moderne qui mime le langage des médias et de la pub, et où la narration mêle séquences documentaires, vidéos de rap et science-fiction. Et en bonus, une bande-son signée Wolf Eyes.
« Toilets not temples » de Will Benedict et David Leonard, vidéo, 25’31 », du 12 au 25 février, en ligne sur www.vdrome.org
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