Chaque semaine, le meilleur des expositions art contemporain, à Paris et en province.
Robert Overby / Oscar Tuazon / Marie Angeletti
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Un revival, une épiphanie et une découverte. C’est un programme en trois parties qu’a conçu cet hiver le Consortium de Dijon. Dans la catégorie « renaissance » on demande l’Américain Robert Overby dont la riche rétrospective post-mortem achève sa tournée européenne, après Genève, Bergame et Bergen (Norvège). Chassé de sa galerie par plusieurs artistes (dont les conceptuels Carl André et Robert Smithson) dans les années 70, l’autodidacte californien Robert Overby fera profil bas jusqu’à sa mort en 1993, à l’âge de cinquante-huit ans. Ce qui ne l’empêcha pas de continuer à produire dans le plus grand secret ses sculptures en latex, peaux de vinyle et peintures bondage plus ou moins sexy.
Pour l’épiphanie, on misera plutôt sur Oscar Tuazon et ses grandes architectures précaires, tandis que la trentenaire Marie Angeletti, présentée à l’automne dernier dans le cadre du Prix Ricard, fera le point pour la première fois sur sa banque d’images et deux ensembles en particulier, « Hotel 11 a bis » réalisé à Londres et « Fabricants Couleurs » qui documente une exposition orchestrée par l’artiste au sein d’une usine de peintures.
« Robert Overby / Oscar Tuazon / Marie Angeletti », du 14 février au 17 mai au Consortium à Dijon. leconsortium.fr
« Bricologie. La souris et le perroquet »
C’est une des tendances de ces dernières années : entre ce qu’on a appelé le « nouvel art pauvre » et le recours fréquent chez nombre d’artistes au « do it yourself », la bricologie, qui donne son nom à cette expo de groupe de la Villa Arson, est devenue un genre à part entière.
Conçue par les artistes Sarah Tritz et Burkard Blümlein ainsi que l’historien de l’art Thomas Golsenne – tous enseignants à la Villa – elle réunit des artistes de générations et d’horizons différents qui ont en partage le goût du faire et de la matière. Sans toutefois tomber dans une nostalgie de l’artisanat puisque l’exposition, comme en atteste son sous-titre (« la souris » – d’ordinateur – et « le perroquet » – des designers industriels), regarde aussi du côté des pratiques liées aux nouvelles technologies. Avec, entre autres, les œuvres de Xavier Antin, Siah Armajani, David Bielander, Chris Bierl, Liz Deschenes, Thea Djordjadze, Fabien Giraud & Raphaël Siboni, Sofia Húlten, Florentine & Alexandre Lamarche Ovize, Clément Rodzielski ou Mika Rottenberg.
« Bricologie. La souris et le perroquet », exposition collective, du 15 février au 31 août à la Villa Arson à Nice. www.villa-arson.org
courtesy de l’artiste et galerie Sultana, Paris
« Les motifs du savoir »
D’une même passion des images ne pouvait naître que la fascination. Un moment déjà qu’art et science se regardent en chien de fusil. Depuis que les scientifiques inventent des protocoles de production de formes, les artistes les détournent : là où la recherche d’exactitude et de vérité procédait à l’élaboration des procédures de recensement des phénomènes, les artistes les mettent au service du poétique. Le code devient motif. « Les motifs du savoir », une proposition de Julie Portier et Julien Nédélec, dessine un panorama actuel de ces détournements, à travers les œuvres de douze jeunes artistes, dont Jochen Dehn, Melissa Dubbin & Aaron S. Davidson, Armand Morin, Evariste Richer, Bettina Samson, Cyril Verde ou encore Charlie Youle & Bevis Martin. L’exposition sera accompagnée d’un cycle de projections et de performances.
« Les Motifs du savoir » exposition collective sous le commissariat de Julien Nédélec et Julie Portier, du 12 février au 22 mars, à Mains d’Oeuvres à Saint-Ouen. www.mainsdoeuvres.org
Heimo Zobernig
A ceux qui s’empressent d’enterrer l’abstraction géométrique, qui considèrent que tout est dit et que l’on vient trop tard, Heimo Zobernig, né en 1958 apporte un déni vigoureux. Inspiré des recherches de Piet Mondrian et Ian Burn, il livre dans ses peintures la vision d’un formalisme qui se fait lyrique : la ligne courbe envoie valser la grille. Il investira simultanément les deux espaces de la galerie Crousel à Paris, celui de la Douane et de la rue Charlot, pour une intervention autour du thème du double, entre réinterprétation d’œuvres des années 1980 et nouvelles toiles. Une leçon de peinture par une figure incontournable de la scène autrichienne, choisi pour représenter l’Autriche à la 56ème Biennale de Venise cet été.
« Heimo Zobernig », du 14 février au 11 avril à la Galerie Chantal Crousel à Paris. www.crousel.com
« La Répétition »
Oubliés, l’instant fécond et l’inspiration foudroyante. Place au geste fastidieux et mécanique. Lorsque l’artiste explore la répétition, les registres abordés sont variés : de la tragédie au rituel, du burlesque à la mécanisation du travail. Au FRAC Franche-Comté, le thème éclaire d’un jour nouveau des chef d’oeuvres majeurs : la vidéo « Deadpan (Pince sans rire) » des débuts de Steve McQueen, qui fait s’écrouler encore et encore la même maison ; celle de Jimmy Durham, « Smashing », mise en scène d’un bureau administratif de l’absurde où un fonctionnaire écrase jusqu’à destruction les divers objets qu’on lui apporte, mais aussi l’infini numérique des séries de chiffres que Roman Opalka tracera sans relâche tout au long de sa vie, ou encore les minutieuses « Compositions décoratives » d’Augustin Lesage, figure centrale de l’art brut.
« La Répétition », exposition collective sous le commissariat de Sylvie Zavatta du 15 février au 17 mai au FRAC Franche-Comté à Besançon. www.frac-franche-comte.fr
{"type":"Banniere-Basse"}