Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en province.
“Gina Pane et Christodoulos Panayiotou”
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La galerie Kamel Mennour expose Gina Pane, rue du Pont de Lodi, et Christodoulos Panayiotou, rue Saint-André des Arts.
D’un côté l’œuvre poétique de Gina Pane : représentante d’une pratique picturale du corps, l’artiste a tenu une place essentielle dans la création des années 1970 et 1980. Que se soient ses actions, ses “constats d’actions”, ses partitions d’action ou de sculpture, toutes ses œuvres sont scénarisées. L’exposition évoque la continuité d’une aspiration au céleste chez l’artiste, pour qui la dimension sacrée de la nuit et la représentation des saints apparaissent comme un refuge. Trois décennies sont présentent en trois œuvres phares, dont Action de Chasse – C’est la nuit chérie…
De l’autre côté les élucidations de Christodoulos Panayiotou dont on avait découvert le travail l’an dernier à la Biennale de Venise : L’ensemble d’œuvres “Theories of Harm” révèle les récits cachés de nos objets. Une fontaine en cuivre symbolise le processus commercial du matériau dans la parabole du marchand de cuivre. Un vitrail réhabilite le rose et le turquoise du drapeau militant aux couleurs de l’arc-en-ciel du graphiste Gilbert Baker. Les couleurs, disparues pour des soucis de production en masse, avaient pourtant des significations bien précises: la sexualité, la magie et l’art. La photographie botanique, le vitrail, la mosaïque et le marbre que nous propose l’artiste, interrogent sur le processus de création de la valeur marchande.
Du 12 mars au 16 avril à la Galerie Kamel Mennour à Paris
“Ceramix – de Rodin à Schutte”
Ceramix – de Rodin à Schütte (autrement dit, du XIXe siècle à aujourd’hui) offre une vision à 360° de la création en céramique. Le binôme Claire Morineau et Lucia Pasapane a fait appel à la Maison Rouge et à Sèvres-Cité de la Céramique pour leur mix précédemment montré au Bonnefanten Museum de Maastricht. Un mix, car l’exposition aborde le médium dans toutes ses formes, la sculpture, l’installation, la performance, la danse, ou encore la fontaine, le pastiche de bibelot, le théâtre miniature, etc.
Souvent considérée comme un détail dans l’œuvre des artistes qui s’y sont prêtés, ou envisagée en aparté de l’histoire de l’art, la céramique tient sa place dans le récit de la modernité et dans les avant-gardes du XXe siècle. Ses acteurs principaux sont présents : Rodin, Gauguin, Picasso ou Derain en France, l’Otis Group et la céramique Funk en Californie dans les années 1950 et 1960, le groupe Sodeïsha dans le Japon des années 1970. Les Blattes de l’artiste iranienne Bita Fayyazi ponctuent le parcours qui présente également d’autres artistes de la scène contemporaine tels que Thomas Schütte, Elsa Sahal, Johan Creten, Paula de Solminihac, Marlène Moquet, NI Haifeng, Ai Weiwei et de nombreux autres.
Jusqu’au 12 juin à la Maison rouge à Paris et à Sèvres-Cité de la Céramique à Sèvres
“YOKO ONO Lumière de L’aube”
Si vous connaissez son nom, sans doute ne connaissez-vous pas son oeuvre. Yoko Ono en a réalisé une œuvre à large spectre: poésie, performances, son, peinture, film et « instructions ».
Le MAC de Lyon ouvre la première rétrospective en France de cette œuvre à la facture conceptuelle. Car bien qu’elle occupe les trois étages du musée, l’œuvre de Yoko Ono n’en a théoriquement pas besoin. Pour l’artiste, ce qui fait œuvre c’est l’idée et non sa représentation visuelle. Ses pièces sont des concepts, des environnements, des performances, à exécuter selon les instructions de l’artiste telles les Instructions Paintings (Painting To Be Stepped On, Add Color Painting) ou à réactiver. La notion d’œuvre unique et achevée perd toute pertinence. Le Mac de Lyon présente ainsi une œuvre en actes – des poèmes illustrés de 1952 aux installations d’aujourd’hui – sans cesse renouvelée par nous, les spectateurs. Les commissaires de l’exposition, Thierry Raspail et Jon Hendrix intègrent les principes de l’art de Yoko Ono et présente une exposition à faire, à voir et à entendre, dont “la musique sort partout des murs”.
Jusqu’au 10 juillet au MAC de Lyon
“Wasteland”
Wasteland : terrain vague, dans le langage courant, terre vaine, pour reprendre le titre du poème référence de T.S. Elliot, ou encore terre désolée, pour les plus lyriques. Le poème de la modernité – une évocation de l’errance de notre société et de la propension de l’homme à la destruction – est la trame de cette exposition de Shamim M. Momi, directrice de LAND (Los Angeles Nomadic Division). Ici, la poétique du désespoir se déploie depuis la cité tentaculaire de Los Angeles. Après l’exposition consacrée à la scène contemporaine de New York, la galerie Thaddaeus Ropac présente celle de la côte ouest, héritière de la contre-culture et des expérimentations formelles des artistes Bruce Conner, Ed Ruscha et Mike Kelley. La galerie s’associe au Mona Bismarck American Center pour cette traversée marquée notamment par la mélancolie des marbres brisés d’Analia Saban (Draped Marble), et le sarcasme des mégots de cigarettes à taille humaine de Jon Pylypchuk (The Pack (I Will Always Love You)).
Une table ronde rassemblera les artistes le 12 mars au Mona Bismarck American Center : Edgar Arceneaux, Lisa Anne Auerbach, Math Bass, Mark Bradford, Sam Falls, Daniel Joseph Martinez, Jon Pylypchuk, Fay Ray, Ry Rocklen, Amanda Ross-Ho, Analia Saban, Shannon Ebner/Erika Vogt et Brenna Youngblood.
Du 12 mars au 17 juillet, à la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin et au Mona Bismarck American Center à Paris
“Le temps de l’audace et de l’engagement – De leur temps 5”
La cinquième édition de l’exposition triennale De leur temps présente pas moins de 157 œuvres provenant de 85 collections privées. Les premières éditions s’étaient déroulées à Tourcoing, Grenoble, Strasbourg et Nantes, sur une proposition de l’ADIAF, l’association de collectionneurs fondatrice du prix Marcel Duchamp. L’ambition de ces expositions? Donner à voir l’art contemporain, de notre temps.
Cette fois-ci, l’ADIAF collabore avec l’Institut d’Art Contemporain (IAC) de Villeurbanne. 129 artistes y sont présentés sur le thème de l’audace : des plus jeunes – Laetitia Baudaut Haussmann, Julie Béna, Tarik Kiswanson et Daniel Otero Torres – aux plus confirmés – Neil Beloufa, Laure Prouvost et Leonor Antunes – en passant par des artistes à la reconnaissance déjà plus ancienne – Claude Rutault et Miriam Cahn. Cette 5ème édition ouvre aussi un nouveau type de collaboration: 12 collectionneurs mécènes ont accompagné autant de jeunes artistes (Isa Barbier, Delphine Balley, Julien Crépieux, etc.) dans la production d’œuvres spécialement réalisées pour l’exposition de l’IAC.
Du 12 mars au 8 mai à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne
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