Chaque semaine, le meilleur des expos art contemporain, à Paris et en province.
Editathon, Art + Feminism
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Les Archives nationales accueillent la nouvelle édition de l’Editathon – Art + Feminism le week-end du 5 et 6 mars. Cette année encore, la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette organise et produit l’évènement en France. Lors de l’édition précédente, plus de 75 lieux privés ou publics à travers le monde accueillaient quelque 1 500 participants. Le résultat ne fut pas des moindres : 400 nouvelles pages Wikipédia et 500 pages améliorées dédiées à des femmes du monde de l’art et de la culture et à différents mouvements féministes.
La plateforme collaborative la plus utilisée d’internet compte une part minime de contributrices, et ce marathon éditorial nous invite remédier à cette carence en proposant de donner une plus grande visibilité aux femmes, à leur travail et à leurs œuvres. En parallèle, Flora Katz, coordinatrice de l’évènement, animera deux discussions sur la sous-représentation des femmes dans la production et le partage des connaissances, dans l’art et sur Internet. Comment rendre l’espace du web plus compatible avec nos ambitions d’égalité de genre ? Cette interrogation articulera les tables rondes proposées. Parmi les invités on peut citer, la co-fondatrice de la galerie Marcelle Alix, Isabelle Alfonsi, Camille Morineau, la co-fondatrice et directrice scientifique d’Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (AWARE), et les artistes Fulvia Carnevale, Paul Maheke.
Les 5 et 6 mars, discussions à 16h, Editathon aux Archives Nationales, à Paris
Work/Travail/Arbeid
Jusqu’au 6 mars, Anne Teresa De Keersmaeker fusionne, au Centre Pompidou, le département du spectacle vivant avec celui des expositions. Après deux mois au WIELS de Bruxelles, les danseurs de la compagnie Rosas et les musiciens de l’ensemble Ictus présentent à Paris Work/Travail/Arbeid. Un cycle de 9 heures décompose, par strates isolées, une pièce précédente, Vortex Temporum, créée à partir de l’œuvre musicale éponyme de Gérard Grisey. Pari audacieux que d’exposer une chorégraphie : se défaire des conventions du théâtre pour adopter celles de l’institution muséale.
Le parterre, l’orchestre, et la scène ne font qu’un. Les musiciens et les danseurs se relaient et se rejoignent suivant le mouvement répété des arabesques tracées au sol. Il n’y a ni heure d’arrivée imposée ni point de vue prédéterminé pour le spectateur. La mise en musée de la danse contemporaine mérite un détour.
Jusqu’au 6 mars au Centre Pompidou à Paris
Carambolage
Carambolage au Grand Palais. Le commissaire d’exposition Jean-Hubert Martin présente l’art en désordre. Le caramboleur s’était déjà attaqué à l’ethnocentrisme occidental de nos musées, notamment avec sa célèbre et controversée exposition les Magiciens de la terre (1989). Ici, plus de cent quatre-vingts œuvres sont présentées uniquement par affinités de formes ou d’idées.
Les catégories temporelles et culturelles sont écartées. Le Gant-Tête d’Annette Messager peut ainsi rencontrer une tête-trophée du Pérou datant du Ier siècle avant J.C. Ce principe d’association propre au cabinet de curiosités évoque la méthode comparative de l’historien de l’art, souvent cité, Aby Warburg, ou celle du théoricien, un peu oublié, Jurgis Baltrušaitis.
Différents ensembles d’œuvres sont classés par formes ou par thèmes dans des meubles de présentation à regarder les uns à la suite des autres. Jean-Hubert Martin ne fait donc pas entièrement fi de la conception linéaire des accrochages d’expositions. Ses associations devraient toutefois réveiller le plaisir esthétique et laisser libre cours à l’imagination. Une seule injonction, celle du néon de Maurizio Nanucci : Listen to your eyes (écoute tes yeux).
Jusqu’au 4 juillet au Grand Palais à Paris
Shelters
Oscar Tuazon puise ses références dans l’architecture underground des années 1960, les dômes futuristes et les structures géométriques de Steve Baer et de Buckminster Fuller. Son exposition Shelters nous offre des abris de lecture minimalistes. “Lire est une activité physique. Quelque chose que les corps font avec des mots. Je veux créer un espace dédié à cela. Un espace pour les mots, un endroit où lire”, écrit l’artiste.
Si vous n’avez pas de livre sous la main, vous pourrez toujours vous asseoir sur l’un des bancs “Vonulife”. Les neufs numéros de ce fanzine libertaire des années 1970 y sont directement incrustés. Vous y apprendrez, entre autre, comment enseigner la lecture à la maison et garder les enfants à distance de l’école publique ou comment réaliser des constructions avec des poutres naturelles. À l’instar des cellules d’Absalon et des capsules d’Andrea Zetti, les abris et bancs de lectures d’Oscar Tuazon invitent à réévaluer nos modes de vie.
Du 5 mars au 16 avril à la galerie Chantal Crousel à Paris
Fertile Lands
Au départ de cette exposition d’Alexandra Fau, il y a l’idée de dresser le portrait en creux, en négatif presque, de la galeriste américaine Virginia Dwan. Restée discrète, elle a pourtant contribué à financer de nombreux projets du Land Art. C’est donc dans cet esprit pionnier, qu’une dizaine de jeunes artistes (Lara Almarcegui, Rosa Barba, Sophie Bonnet-Pourpet, Nicolas Floc’h, Cyprien Gaillard, etc.) rendent compte de ses terrains d’expérimentation, et de diffusion. La référence au Land Art, comme retour à la nature et réenchantement de l’artiste, ponctue l’exposition.
En introduction, on peut s’amuser devant le film East Coast, West Coast dans lequel Robert Smithson, joue son propre rôle d’artiste californien aux projets fantasques et se confronte à une galeriste new-yorkaise au scepticisme caricaturé, incarnée par Nancy Holt. La liberté créatrice de l’artiste fait face à l’économie du monde réel.
Ainsi, le photographe Nicolas Floc’h présente des images flottantes de récifs immergés devenus fertiles pour l’économie de la pêche et du tourisme. Le diaporama de Lara Almarcegui documente des terres en friche que l’artiste a réussi, après des années de négociation, à faire préserver telles quelles. Artmagazine (Cover) [The MoMA Won’t Loan Remake] de Michael Riedel pointe du doigt le manque de visibilité des artistes en marge du marché de l’art sur les pages des magazines prescripteurs. Les Fertile Lands seraient en périphérie.
Jusqu’au 9 mars à la Fondation Ricard à Paris
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